Les étudiants mettent la pression L'annulation des résultats a ravivé la hargne de vaincre et de réussir chez les recalés, ceux-là sont au nombre d'au moins 700 étudiants. La cour principale de la Faculté de médecine de l'université d'Oran est sur le point de se transformer en un grand camp de plaisance estival vu le nombre grandissant des tentes dressées par des étudiants admis pour suivre le cursus du résidanat. Ces étudiants, dont plusieurs sont accompagnés de leurs familles, continuent à dénoncer ce qu'ils ne cessent de qualifier de «carnaval du métier noble devenu snob (sans noblesse)» vu les coups répétitifs le marquant. Pour faire valoir leurs revendications, suite à l'annulation des résultats du concours, les futurs résidents maintiennent leur rassemblement, qu'ils observent depuis plus d'une semaine après avoir dressé une quarantaine de tentes. Opter pour une telle action est, selon les protestataires l'ultime moyen de pression exercé aussi bien sur les justiciers que sur les responsables hiérarchiques de l'enseignement supérieur en vue de prendre sérieusement en charge leur cas tout en leur rendant justice. Ces étudiants admis lors du premier concours ont mis en marche la machine judiciaire en introduisant des recours devant la chambre administrative dans lesquels ils réclament l'annulation par voie judiciaire de la mesure administrative annulant les résultats. Ils estiment que l'annulation des résultats du premier concours n'est autre qu'une perche tendue aux recalés aux dépens de ceux ayant réussi le cap leur permettant de suivre la prochaine étape de leurs études, le résidanat. «Nous ne lèverons notre bivouac qu'après la satisfaction de notre principale revendication, le maintien des premiers résultats», dira un candidat au résidanat. «Il n'est pas question qu'on subisse de nouveau un autre examen», enchaîne un autre estimant que «la réglementation doit être appliquée rigoureusement en sanctionnant l'instigateur d'une telle gabegie ayant abouti aux troubles». Et un parent d'une étudiante de tancer en plaidant pour la droiture: «Un Etat de droit commence par la prise de mesures courageuses et non pas de tourner en rond», dira-t-il. Les recalés lors du premier concours, estimant le contraire, ne cachent pas leur scepticisme. «Qui peut certifier que la tricherie n'est pas générale du moment que la gabegie fomentée a été mise à nu», contredira un autre étudiant estimant «juste l'annulation des résultats du concours pour décider d'un nouvel examen». «Nous, aussi, sommes victimes», a déploré un autre prétendant au résidanat. L'histoire de ces étudiants admis puis recalés n'est contre toute attente pas près de connaître un heureux épilogue tant qu'aucune solution pouvant satisfaire toutes les parties en conflit n'est pas encore décidée. A leur grand dam, ces étudiants, au nombre de 400 futurs résidents, ont été recalés et contraints de subir de nouveau les examens leur permettant de devenir médecins à part entière. Une telle mesure, qui a été prise par l'administration suite à la découverte de la gabegie, la falsification des résultats du concours, n'a pas fait leur bonheur. Campant sur leurs positions, les étudiants admis signent et persistent en s'opposant à la nouvelle démarche imposée par l'administration de la faculté appelant tous les étudiants internes à repasser les examens. Mais elle a plutôt ravivé la hargne de vaincre et la volonté quant à réussir vaille que vaille chez les recalés lors du premier concours, ceux-là sont au nombre d'au moins 700 étudiants. Toute cette histoire qui a, encore une fois, terni l'image de l'Université algérienne, n'est pas le fait du hasard. Les étudiants, recalés ou encore admis, imputent une telle situation au doyen de la Faculté de médecine. Le mettant à l'index, ils l'accusent d'avoir bafoué aussi bien la loi républicaine, celle régissant les concours d'accès au résidanat ainsi que l'éthique et la déontologie professionnelle interdisant les malversations dans la gestion de l'avenir des étudiants. Dans sa démarche «saugrenue», il a, tel qu'il a été tancé par les étudiants des deux camps, falsifié les résultats des examens en plaçant en tête de liste deux étudiants proches à lui, le premier n'est autre que sa propre progéniture tandis que le deuxième est un parent à lui. De tels passe-droits nous rappellent les histoires des avocats et autres médecins qui ont réussi à rallier la vie universitaire, gagner ensuite le monde du travail sans qu'ils n'aient pu obtenir le diplôme du baccalauréat. A quand le bout du tunnel de telles pratiques sournoises qui n'honorent point l'université algérienne? Si la question est tant embarrassante en posant la problématique aux responsables, la réponse est à la fois singulière et troublante surtout lorsqu'elle émane des étudiants estimant que «certains» professeurs versent impunément dans le harcèlement sexuel qu'ils exercent sur les étudiantes contre de petites notations. Certainement d'autres, peu scrupuleux, outrepasseraient tous les seuils de l'entendement allant jusqu'à compromettre l'avenir de plusieurs milliers de futurs cadres de la nation.