L'initiative du FLN vise l'intégration politique et organique des partis. La secrétaire générale du PT est persuadée que «les dernières décisions n'émanent pas du président de la République». «Il y a un virage à 180° dans les dernières décisions, qui illustre une rupture totale avec la politique du président Bouteflika», a-t-elle souligné jeudi dernier à l'ouverture de la réunion de son bureau politique. «Le chef de l' Etat n'a pas le droit de changer ses engagements ou de renier son mandat sur la base duquel il a été élu et réaffirmé lors de sa prestation de serment, sans s'adresser au peuple», a-t-elle indiqué. D'après Mme Hanoune, «le pouvoir parallèle ne pourra jamais atteindre le noyau dur de l'initiative des 19 qui doute de la paternité de plusieurs décisions prises récemment car il est composé de militantes et de militants qui ont de la personnalité, des parcours et visions politiques et un souffle long». «Cette lettre n'appartient plus aux signataires, elle s'est transformée en action populaire», dit-elle. Pour la responsable du PT, «l'abrogation de deux articles(71 et 53) lors du débat au niveau de la commission des finances de l'APN, démontre que des parties extra-gouvernementales ont pris la décision d'introduire ce genre de dispositions dans le LPF 2016 car, dit-elle, le ministre du Tourisme, celui des Finances, et même les services des domaines ont affirmé qu'ils n'ont rien à voir ni de près ni de loin avec ces dispositions». L'article 71 est qualifié de «scélérat, d'infâme, d'anticonstitutionnel car à travers cet article on a voulu confisquer les prérogatives du président de la République, qui signe la loi de finances à la fin de l'année, celles de l' APN qui débat, amende et adopte le PLF 2016, et celles de tous les ministres». «L'existence d'un pouvoir parallèle, de l'ombre et illégal qui s'immisce dans tous les domaines, y compris dans l'élaboration de la loi de finances complémentaire 2015, le PLF 2016, comme si nous n'avions plus de Premier ministre, plus de président de la République, est une réalité qui saute aux yeux», dit-elle. Le fait que «le président du FCE est allé rencontrer seul sans les 19 les autres organisations du patronat, le ministre, de l' Energie, dénote «d'un favoritisme, de partialité qui crée un monopole», a-t-elle martelé. «Cet entrepreneur a annoncé les nouvelles orientations en matière d'énergie, en son nom et au nom du responsable du département de l'energie, qui semble devenu muet». Elle a réitéré que «les signataires de la lettre d'audience, n'ont pas encore reçu de réponse ni d'accusé de réception». Ils veulent exprimer leurs inquiétudes au chef de l'Etat par rapport à la remise en cause de la souveraineté nationale, au danger pesant sur la pérennité de l' Etat à travers la déliquescence totale de ses institutions, à la prédation interne et extérieure de l'économie nationale, au sort des cadres de l'Etat qui subissent l'arbitraire». «Cette lettre de demande d'audience, dit-elle «de par sa simplicité, sa clarté et son caractère désintéressé a constitué un facteur d'ordre et de recomposition politique, et un facteur de décantation, de clarification sur le terrain politique et médiatique». Elle a dénoncé en outre «la censure systématique imposée aux médias publics contre cette lettre et la campagne de déchaînement contre les signataires. «L'ancienne ministre de la Culture, Khalida Toumi est particulièrement ciblée car elle en sait trop», dit-elle. «La demande de ce groupe se veut inattaquable et est légaliste car c'est toujours la situation politique caractérisée par un statu quo, une scène divisée entre les pro Bouteflika et l'opposition, qui détermine la forme et le contenu de toute démarche», a-t-elle souligné. «L'initiative des 19 se veut une troisième voie car elle n'épouse ni les thèses de l'opposition ni celle des partis du pouvoir. Pour Mme Hanoune, cette initiative a créé une véritable panique dans l'entourage du chef de l' Etat à commencer par les deux «épouses rivales», en l'occurrence le secrétaire général du FLN et celui par intérim du RND ainsi que leurs appendices, courtisans et clientèles. «Ces deux responsables de partis ont dépassé toutes les limites, et détournent les prérogatives du chef de l'Etat, lequel est connu, a toujours voulu concentrer toutes les prérogatives entre ses mains et ne consent jamais à céder une once de son pouvoir», affirme-t-elle. «Ahmed Ouyahia utilise du barbarisme et Saâdani qui n'a jamais milité de sa vie est un modèle de l'inculture politique», souligne Mme Hanoune. Par leurs déclarations, «ils ont provoqué une grande vague de sympathie des Algériens qui ont une capacité de discernement éblouissante», fait-elle savoir. Elle estime honteux que «Bouguerra Soltani, l'ancien Président du MSP ait voulu utiliser la lettre des 19 pour offrir ses services au président de la République». «Les tenants du pouvoir parallèle ont aussi utilisé la pression et des chantages odieux contre certains signataires, qui sont le maillon faible de cette initiative». Par ailleurs, Louisa Hanoune a saisi l'occasion pour répondre au courrier qui lui a été adressé par le FLN au sujet de l'initiative politique pour le progrès dans la cohésion et la stabilité, lancée par Amar Saâdani: «Je ne peux adhérer à cette initiative ni à titre individuel ni en tant que secrétaire générale du PT car elle est diamétralement opposée à la vision du PT en matière de travail en commun». «Dans le fond et la forme, cette proposition vise l'intégration politique et organique. Donc, on ne peut pas compromettre notre autonomie politique encore moins l'indépendance du parti», a-t-elle conclu.