L'incarcération de deux journalistes d'opposition, qui ont fait état de livraisons d'armes controversées par la Turquie aux rebelles islamistes syriens, a relancé vendredi les critiques contre la dérive liberticide du gouvernement d'Ankara. A Istanbul, plus d'un millier de personnes, journalistes, élus d'opposition ou intellectuels pour la plupart, se sont rassemblés devant le siège de leur quotidien, Cumhuriyet, pour critiquer le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, accusé une nouvelle fois de vouloir étouffer la liberté de la presse. "Depuis quand en sommes-nous arrivés à incarcérer des journalistes qui dénoncent les irrégularités du pouvoir (...) au prétexte que ce sont des secrets d'Etat", s'est offusqué l'ex-journaliste Eren Erdem, aujourd'hui député.