L'état de santé du grand chroniqueur et non moins patron du journal Le Matin ne cesse de se dégrader. Emprisonné depuis six mois, c'est-à-dire depuis le 14 juin dernier, Mohamed Benchicou, souffre d'une arthrose qui nécessite une prise en charge dans un hôpital car l'établissement pénitenciaire n'a pas les moyens de lui prodiguer les soins qui s'imposent. C'est ce que n'ont cessé de réclamer ses proches et ses sympathisants qui ne savent plus à quel saint se vouer. Lors d'une conférence de presse tenue au siège du journal sis à la Maison de la presse du 1er-Mai à Alger, les membres du Comité Benchicou pour les libertés, ont tiré la sonnette d'alarme sur l'état de santé du grand chroniqueur, et non moins patron du journal suspendu qui est gravement malade et qui n'a jusqu'à présent bénéficié d'aucune mesure de grâce comme cela a été le cas pour Hafnaoui Ghoul relâché, il y a quelques jours. Benchicou, selon les animateurs de la conférence, est dans un état critique. Dans une déclaration remise aux journalistes, il est dit que «depuis le 14 juin 2004, Mohamed Benchicou est en prison pour ses écrits , ses opinions et les positions prises par son journal. Il y subit un harcèlement judiciaire sans précédent. Après six mois d'incarcération, Hafnaoui Ghoul est mis en liberté provisoire mais des dizaines d'affaires le concernant pèsent sur cette fragile liberté». Le directeur du Matin incarcéré à la prison d'El Harrach ne supporte pas les conditions de détention difficiles compte tenu de sa santé fragile, qui ne cesse de se détériorer. Les animateurs de la conférence qui attendent un signe de bonne volonté des autorités officielles, ont révélé que «l'emprisonnement de Mohamed Benchicou, dont l'état de santé ne cesse de se dégrader de jour en jour car souffrant d'une arthrose aiguë, son bras droit risquant la paralysie si celui-ci n'est pas opéré, car les soins qu'il reçoit à la prison ne sont pas du tout appropriés ; a été suivi d'une série de procès programmés en cascade par les magistrats contre de nombreux journalistes, correspondants locaux et éditeurs de journaux». Les animateurs de la conférence ont estimé qu'«aujourd'hui, plus que jamais en cette date doublement symbolique qui coïncide à la fois avec la célébration de la Journée internationale des droits de l'homme et celle des manifestations du 11 Décembre 1960, l'heure est à la mobilisation pour rester fidèles aux idéaux de cette génération pour exiger plus fort la libération de Mohamed Benchicou, des détenus d'opinion arbitrairement incarcérés, la dépénalisation de délits de presse et le respect des libertés individuelles et collectives». Interrogés sur sa force de mobilisation, les orateurs reconnaissent un essoufflement du mouvement dû à la démobilisation de la société civile en général et de la corporation en particulier. N'est-il pas temps, pour le Président, de reconsidérer sa décision concernant le sort du directeur du quotidien Le Matin?