Le porte-avions Charles de Gaulle Le porte-avions Charles de Gaulle a ́ ́conduit une première phase d'opérations les 20 et 21 novembre dans les régions de Syrte et Tobruk ́ ́. L'armée française a effectué des vols de reconnaissance au-dessus de la Libye en novembre, notamment le fief de l'Etat islamique à Syrte, et en planifie d'autres, d'après un dossier de presse diffusé vendredi par la présidence française. Le porte-avions Charles de Gaulle, parti le 18 novembre de Toulon (sud de la France), a ́ ́conduit une première phase d'opération les 20 et 21 novembre en Libye (deux missions ISR dans les régions de Syrte et Tobruk) ́ ́, précise le dossier de presse à l'occasion d'une visite du président François Hollande sur le bâtiment. Les missions aériennes ISR (intelligence, surveillance et reconnaissance) visent à collecter du renseignement sur des mouvements de combattants et des cibles potentielles. Le porte-avions français est désormais engagé dans des opérations contre l'EI en Syrie et Irak depuis le sud de Chypre, en Méditerranée orientale. Il poursuivra ensuite sa mission dans le Golfe. ́ ́Jusqu'au prochain franchissement du canal de Suez, les opérations aériennes se déroulent à un rythme de 10 à 12 sorties par jour. Des vols ISR en Libye sont également planifiés ́ ́, relève encore le dossier de presse. Ce sont des ́ ́missions de renseignement comme on en fait régulièrement quand on est dans une zone de crise ́ ́, a-t-on indiqué de source militaire à bord du Charles de Gaulle. ́ ́Ce sont des opérations frontalières pour récolter des informations et des renseignements, en particulier sur les mouvements terroristes ́ ́, aussi bien l'EI que l'organisation Al-Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi), a-t-on ajouté de même source. Les Occidentaux s'alarment de la montée en puissance de l'organisation Etat islamique (EI) en Libye, une menace directe pour l'Europe et l'Afrique, mais excluent pour l'heure toute intervention dans ce pays. Leur intervention en 2011, sous l'égide de l'ONU, a conduit à la chute du régime de Mouammar El Gueddafi mais aussi à l'effondrement de l'Etat libyen et à la guerre civile, les milices rivales se disputant le pouvoir. Profitant du chaos ambiant, l'EI s'est installé en Libye où il compte désormais 2000 à 3000 combattants, selon l'ONU, dont1 500 à Syrte, ville côtière à 450 km à l'est de Tripoli. Des terroristes liés à Aqmi, refoulés du Mali depuis l'intervention française Serval en 2013 - dont le chef Mokhtar Belmokhtar - ont trouvé refuge pour leur part dans l'extrême sud du pays, à la frontière avec l'Algérie et le Niger. L'armée française dispose d'une base avancée tout près de la Libye, à l'extrême nord du Niger, d'où elle surveille les allées et venues de terroristes entre la Libye et le sud du Sahel. Le chef de l'Etat français s'est rendu vendredi après-midi sur le porte-avions. Sa visite, une première sur le ́ ́front ́ ́ militaire contre l'EI au Levant, intervient trois semaines après les attentats de Paris, revendiqués par l'organisation, qui ont fait 130 morts.