Il est loin le temps où l'on s'abreuvait à des sources à l'eau cristalline Les villageois se souviennent de leur enfance, racontent avec nostalgie les moments passés à jouer dans ces cours d'eau situés généralement en bas des villages. La tenue de la Conférence mondiale sur le climat est la meilleure occasion pour alerter l'opinion internationale sur le crime qui est en train d'être perpétré contre les sources et les cours d'eau à travers la wilaya de Tizi Ouzou. Ce sont les petites choses qui font les grandes. D'où l'importance de tirer la sonnette d'alarme sur la pollution des eaux par les quantités énormes d'eaux usées qui se déversent dans les rivières et les oueds. L'assainissement des villages de la wilaya se fait de cette façon depuis des décennies dans l'ignorance totale du sort de ces zones naturelles fragiles. Aujourd'hui, il s'avère que cette politique n'a pu ni rendre les villages propres ni préserver l'environnement sain. Les villageois se souviennent de leur enfance et racontent avec nostalgie les moments passés à jouer dans ces cours d'eau situés généralement en bas des villages. «En ces temps-là, les rivières étaient propres. Enfants, nous nagions dans les eaux limpides durant la saison estivale. Ce n'est plus possible aujourd'hui. Il n'y a plus d'eau dans les rivières. Il n'ya que de la fange. Des eaux usées déversées par les canalisations venant des villages» raconte avec nostalgie Amar, un cultivateur de Boudjima. Des observateurs préconisent un changement radical de politique environnementale. L'hygiène ne sert à rien pour les futures générations si le cadre de vie naturel est détérioré. En effet, en plus de ces rivières et cours d'eau dévastés, les conséquences de cette façon de faire des collectivités locales seront dramatiques. Les premiers signes sont déjà visibles. Les premières sonnettes d'alarme commencent à être tirées du côté du barrage de Taksebt. Principale source d'alimentation en eau potable de plusieurs wilayas du pays. Ce grand barrage reçoit quotidiennement d'énormes quantités d'eaux usées provenant des égouts et canalisations descendant de plusieurs daïras comme Ouadhias, Larbaâ Naït Iraten, Ouacifs, Irdjen et Béni Douala. Pourtant, l'Etat n'a pas lésiné sur les moyens financiers en inscrivant les projets de réalisation de deux bassins de décantation à même d'éviter le déversement des ces quantités d'eau usées dans le barrage qui alimente plusieurs millions d'Algériens en eau potable. Parallèlement à ces dégâts occasionnés au grand barrage de Taksebt, les eaux usées causent des méfaits latents dans le secteur agricole. La majeure partie des terres cultivables est irriguée à partir de ces cours d'eau pollués. Les produits cultivés présenteront tôt ou tard des conséquences négatives sur la santé des populations car ces eaux déversées contiennent des résidus de produits détergents et des huiles de diverses natures. Pis encore, le barrage comme les terres cultivables ne reçoivent pas uniquement les eaux usées des ménages mais également les rejets des ateliers de réparations automobiles, de fabrication tous azimuts. Ces derniers sont une source de produits éminemment toxiques.