Un président contesté, des opposants qui s'agitent et pourtant l'équipe gagne. Quand la parole n'a plus l'avantage sur l'image, la réalité révèle toutes les dissimulations, voire même l'incompétence de l'autorité dans un monde où l'argent est le seul centre d'intérêt au détriment des futures générations. Jamais le MOB, depuis sa création en 1954, n'a connu une aussi sérieuse crise, annoncée comme étant, simplement, financière mais dont il s'est avéré qu'elle dépassait même le cadre sportif. Sinon comment expliquer la déclaration de la section locale du FFS en se prononçant sur la crise qui secoue la maison mobiste? La crise s'installa à l'intersaison quand l'ex-président, Zahir Bennaï, tira la sonnette d'alarme quant à la situation financière du club. M.Laklak, le patron du village touristique Capritour, alors président d'honneur du MOB et sponsor principal du club, vint, une fois de plus, au secours de l'équipe. Après avoir convaincu Heddane de rempiler comme entraîneur, Laklak prit en charge la préparation de l'équipe durant l'intersaison avec, en sus, un stage bloqué en Pologne. Malgré un calendrier défavorable, le MOB entama la saison en trombe. Puis vint le moment pour Bennaï de tenir ses promesses quant au paiement des joueurs. Le président du club fut pris au piège puisque les caisses étaient vides et aucun sponsor ne s'annonçait en perspective. Pressé par les joueurs, qui donnèrent le 29 septembre comme date butoir, Bennaï commença à céder. D'autant qu'il fut lâché par son bailleur de fonds, Laklak et le président de l'APC de la commune de Béjaïa. Ce fut le début d'un long feuilleton. Poussé vers la porte de sortie, Bennaï n'hésita pas, sur les ondes de Radio Soummam, de «dénoncer le complot ourdi contre le MOB et les manigances de Laklak de connivence avec les autorités locales». Bennaï finit par confirmer son départ devant l'assemblée générale extraordinaire du club, tenue le 14 octobre dernier. Mustapha Rezki, pressenti pour le remplacer, se porta alors, candidat. Une candidature qui fut couronnée de succès, l'intéressé étant confirmé comme président du MOB par l'AG élective. Un choix que le maire et le bailleur de fonds contestèrent publiquement, déclarant l'AG élective illégale. Mais rien n'y fit et Mustapha Rezki exigea les passations de consignes. Ce dernier entama son travail une semaine avant le grand derby de la Soummam. Malheureusement pour lui, son équipe négocia mal ce rendez-vous et en sortit vaincue (2-0). Ce fut l'occasion saisie par une partie de supporters pour contester Rezki. Les joueurs en firent de même sous la conduite du capitaine d'équipe Dékimèche. Sous l'effet de cette double réaction, Rezki ne tarda pas, à son tour, à céder puisqu'il déposa sa démission 11 jours après son élection. Un comité provisoire pour la gestion des affaires courantes fut alors installé. Mais cette situation provisoire persista tellement que Rezki revint à la tête des affaires du club en fixant comme date butoir le 16 décembre, soit deux mois après son élection, faute de quoi, toute l'ex-équipe dirigeante sera traduite en justice. Une affaire à suivre, car à l'heure actuelle, le feuilleton n'en est pas à son dernier épisode et l'histoire est loin de connaître son épilogue. D'autant que la crise s'est étendue jusqu'à l'APC, à majorité FFS, dont les élus ont décidé de geler leurs activités pour dénoncer l'immixtion du maire dans les affaires du club. Ils demandent à ce que ce dernier observe une attitude de stricte neutralité surtout que la DJS, qui dépend du MJS et de la wilaya, c'est-à-dire deux structures étatiques, par la voix du chef du service des sports, confirme la légalité de l'AG élective et déclare officiellement, M.Rezki comme seul et unique président du MOB qui reste pour elle le seul interlocuteur conformément à la réglementation.