Après avoir sérieusement affecté les économies des pays producteurs de pétrole, dont l'Algérie, la dégringolade des cours de l'or noir a secoué la Bourse de New York, place forte de la finance mondiale. La crise pétrolière va-t-elle «embraser» la planète? L'hypothèse est à prendre au sérieux. Des indices fiables montrent que les effets collatéraux de la sévère chute des coûts du brut sont redoutables. Certes, ce n'est pas encore la panique. Le stress est cependant palpable. L'effondrement ininterrompu des prix du pétrole recèle une force de frappe qui peut mettre l'économie mondiale à terre. La preuve: après avoir sérieusement affecté les économies des pays producteurs de pétrole, la dégringolade des cours de l'or noir qui ont clôturé la semaine à leur plus bas niveau depuis près de 7 ans, a secoué la Bourse de New York, place forte de la finance mondiale. Vendredi vers 18h00 heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 38,04 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en repli de 1,69 dollar par rapport à la clôture de jeudi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance perdait 96 cents à 35,80 dollars se rapprochant de son niveau du mois de décembre 2008. Au même instant pratiquement Wall Street rechutait lourdement. Le Dow Jones perdait 1,47% et le Nasdaq 1,70%. Les experts sont unanimes, le nouveau revers subi par le baril en est responsable. «Le marché américain était, comme les Bourses européennes et asiatiques, déstabilisé principalement par le marché du pétrole, ainsi que par les inquiétudes pour l'économie chinoise relancées par de nouvelles statistiques sur le crédit», expliquait Chris Low, chez FTN Financial. «Une dégringolade des prix du pétrole brut près de nouveaux plus bas depuis près de sept ans et la volatilité sur le marché des changes ont pesé sur le moral des investisseurs dans le monde», ont souligné les experts de Charles Schwab. Tout cela n'est pas de bon augure pour une reprise de la demande mondiale de pétrole qui est synonyme de prix bas du baril qui n'ont pas encore atteint le fond du puits. Le marché pétrolier mondial restera saturé au moins jusqu'à la fin de l'année prochaine, conséquence d'un ralentissement de la croissance de la demande et d'une nette progression de la production de l'Opep, deux éléments qui ne manqueront pas de peser sur les cours», a indiqué l'Agence internationale de l'énergie (AIE). «Les peurs grandissantes concernant des facteurs tels qu'une surabondance d'offre excessive sur les marchés et la réduction visible de la demande de pétrole ont constamment hanté le moral des investisseurs et affecté en conséquence tout attrait qui pouvait demeurer pour le pétrole», faisait observer Lukman Otunuga, analyste chez Fxtm. Ce qui ne fait pas les affaires de l'économie nationale qui est encore loin de s'affranchir de sa dépendance aux exportations d'hydrocarbures qui lui assurent l'essentiel de ses revenus en devises. Les principaux pays industrialisés qui ne seront très probablement pas épargnés par la dégringolade des cours du pétrole à travers les coups de boutoir qu'elle assénera à leurs places boursières ont tout intérêt à contribuer à la stabilité du marché pétrolier. Un objectif que s'est fixé l'Opep qui refuse d'assumer seule cette crise. La partie est encore loin d'être gagnée.