La chute historique hier de l'or noir a fini par atteindre les marchés boursiers. La baisse est fatale aussi bien pour les exportateurs membres de l'Opep que pour les grandes compagnies mondiales. L'avenir s'annonce aussi très sombre pour le gaz de schiste américain. Les mauvaises nouvelles s'accumulent notamment pour les pays liés aux fluctuations des prix du baril de pétrole. Les prix de l'or noir ont poursuivi hier leur dégringolade à leur plus bas niveau depuis près de sept ans, sur le marché américain. Les chiffres décevants de l'économie chinoise et le statu quo affiché par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) sur les niveaux de production lors de son dernier sommet à Vienne ont pesé sur les transactions boursières. Hier, vers 14h GMT, le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en janvier perdait 82 cents à 36,84 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), après être déjà tombé la veille au plus bas niveau de clôture d'un contrat de référence depuis près de sept ans. A Londres, le prix du baril de Brent, référence européenne du brut, évoluait aussi à ses plus bas depuis février 2009, passant même sous le seuil symbolique des 40 dollars, après une tentative avortée de rebond. L'immobilisme de l'Opep a impacté lourdement le marché, malgré un contexte de surabondance mondiale. Cette baisse vertigineuse des prix est préjudiciable aussi bien pour les producteurs que pour les consommateurs. Les producteurs, compagnies nationales où internationales, comptent désormais le manque à gagner, voire même des pertes colossales. Si la chute du baril persiste, il n'est pas exclu de voir des projets d'investissements dans le domaine pétrolier abandonnés en raison des coûts et du manque de rentabilité. La crise va affecter également les producteurs du gaz de schiste, notamment les compagnies américaines, déjà fragilisés durant l'été poussant certains jusqu'à la faillite. Les producteurs européens, notamment la Norvège et la Russie, vont subir une grave crise, étant donné les coûts d'extraction du pétrole trop élevés. La situation n'arrange pas également les pays du Golfe, notamment l'Arabie saoudite et le Koweït, qui voient leurs finances s'effondrer, d'où l'intérêt de coordonner une riposte collective afin de parvenir à un prix stable. Le département américain de l'Energie a publié d'ailleurs lundi son rapport mensuel sur le marché dans lequel il table sur une réduction nette de la production américaine de pétrole de schiste dès janvier 2016. Les producteurs de pétrole de schiste sont frappés de plein fouet par la chute des cours du brut. Un tiers des entreprises qui se sont avérées dans l'incapacité d'honorer leurs dettes cette année étaient issues de ce secteur. Ces sociétés ont des coûts de production plus élevés que les cours actuels de l'or noir et produisent donc à perte. Les marchés boursiers mondiaux ont également encaissé le coup. Les principales places boursières ont ouvert en nette baisse hier.