De 150 millions de dollars en 1995, le secteur de la finance islamique continue de se développer et il représente aujourd'hui 2000 milliards de dollars. L'expertise dans le domaine de la finance islamique va suivre le développement de ce secteur, notamment en Occident. D'ailleurs, le cabinet de conseil Saafi lance simultanément à Marseille et à Paris une formation bancaire Islamic Banking Qualification (IBQ) et une formation assurantielle Islamic Takaful Qualification (ITQ). Ces deux formations professionnelles sont portées par Al Maali, groupe international spécialisé dans les services professionnels liés à la finance et à l'économie islamiques. Selon Ezzedine Ghlamallah, fondateur et directeur de Saafi, et dont les propos ont été relayés par la presse, le secteur financier islamique se développe à grande vitesse: de 150 millions de dollars en 1995, il représente aujourd'hui 2000 milliards de dollars. Les analystes annoncent un montant de 6 500 milliards de dollars à l'horizon 2020. Les besoins en ressources humaines sont, à l'instar du secteur, en pleine croissance. Avec plusieurs sessions de 25 heures au choix prévues de mars à décembre 2016, ces formations s'adressent aux professionnels de la finance ou exerçant une activité en lien avec les services financiers (banques, institutions financières, sociétés d'assurance, organismes de régulation, organismes non gouvernementaux, associations, conseillers financiers, courtiers, avocats, juristes, consultants et cadres associatifs). L'IBQ comme l'ITQ bénéficient d'une reconnaissance internationale et permettent d'obtenir un certificat d'Al Maali Institute et de la Knowledge & Human Development Authority (Khda) du gouvernement de Dubaï. En Algérie aussi, des groupes d'investissement koweitiens, qataris, bahreïnis et saoudiens introduisent ces notions de finance islamique dans la banque et l'assurance comme à Baraka Bank et Salama assurances et ces secteurs ont aussi besoin de formation pour leur personnel. L'année dernière, aussi bien les assurances islamiques que les banques islamiques avaient fait leur show à Alger avec la bénédiction du ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa. Cela même si le programme du gouvernement n'a pas intégré dans ses dispositions des orientations sur l'économie islamique. Cette absence de référence n'a pas empêché les Saoudiens d'expliquer leur méthode lors d'une rencontre sur la finance islamique organisée à Dar El Imam par Bank Al Baraka. Ahmed Mahieddine, membre de l'instance du groupe Al Baraka et son directeur de recherche en Arabie saoudite, a souligné que la banque a des filiales dans 18 pays et gère un portefeuille de 8 milliards de dollars. Il a aussi indiqué que l'économie islamique n'est pas une fin en soi mais vise l'islamisation de toute la société. Sentant que le personnage est allé trop loin, le directeur général d'Al Baraka Bank en Algérie, Mohamed Seddik Hafidh, avait souligné que l'institution veille au respect des lois algériennes mais que s'il y a une contradiction entre le gain et la chariaâ, il préfère appliquer les principes de cette dernière. Il est donc clair que sous couvert d'économie islamique, les Saoudiens tentent d'exporter leur mode de pensée.