A l'occasion du 2e forum sur la finance islamique, qui se tiendra aujourd'hui à Alger, le groupe Islam Invest, en collaboration avec la banque Al Baraka Bank d'Algérie, veulent donner une nouvelle dimension à ce domaine. Introduite en Algérie en 1991 avec l'implantation de la banque Al Baraka Bank, la finance islamique gagnera plus de parts de marché dans les prochaines années. Comparativement au potentiel existant, la part des banques islamiques reste limitée, a signifié Hideur Nacer, directeur central à Al Baraka Bank d'Algérie. Contacté, ce responsable s'attend à une évolution de la finance islamique en Algérie à la faveur de l'introduction de la banque émiratie Essalem en 2008 et de la banque Algerian Gulf Bank en 2009. Ces deux institutions financières ont introduit de nouveaux produits bancaires conformes à la charia. Sur les 10% de parts de marché partagées par les banques privées, Al Baraka Bank détient une place importante en détenant entre 17 et 18% de parts. Sollicité pour donner son avis sur le rythme «lent» de l'évolution de la finance islamique en Algérie, il a expliqué, pour ce qui concerne sa banque, qu'Al Baraka Bank a préféré observer «une croissance modérée et régulière» en optant pour un rythme «timide» concernant l'ouverture de nouvelles agences. La faible croissance de la finance islamique n'est pas engendrée par l'absence de textes réglementaires car les banques islamiques activent conformément à la loi sur la monnaie et le crédit qui mérite toutefois d'être aménagée. Mais, a-t-il recommandé, «il faudra instaurer un cadre légal, réglementaire et fiscal pour prendre en considération les spécificités des produits bancaires proposés par la finance islamique». Des formations spécialisées en vue A propos de la formation, M. Hideur a noté que l'économie islamique est déjà enseignée dans les deux universités de Constantine et de Sétif. Cette dernière étoffera à partir de la prochaine année universitaire la formation y afférente, en attendant la création d'instituts spécialisés en fonction des besoins exprimés par les professionnels. En marge de ce forum, le groupe Islam Invest, en collaboration avec Al Baraka Bank d'Algérie, a organisé hier une journée de formation destinée aux professionnels. Pour rappel, les actifs des 100 premières banques islamiques ont crû de plus de 66%, en 2008, atteignant le chiffre de 580 milliards de dollars. Les principes de la finance islamique ont pour vertus de favoriser des développements socioéconomiques harmonisés d'une société par ses aspects d'équité, de partage et de justice, pensent des spécialistes. Des pays européens comme la France voient en la finance islamique une alternative et une opportunité à exploiter. Pour y parvenir, la France, par exemple, est déterminée à mener des réformes juridiques susceptibles de favoriser l'émergence de la finance islamique. Selon certains spécialistes, la finance islamique est fondée sur la charia, loi islamique. Elle interdit ainsi le recours aux intérêts, la spéculation et les investissements considérés comme impurs (jeu, alcool, armement, pornographie, tabac...). Elle modifie le prêt à intérêt par un montage où la banque achète l'actif puis le revend au client, en étalant les paiements et en les augmentant d'une rémunération correspondant à cette possibilité donnée de payer au fil du temps.