Habib Yousfi Habib Yousfi n'a pas manqué de critiquer le refus du gouvernement d'appliquer une des recommandations de la dernière tripartite qui s'est tenue à Biskra. Le Forum des chefs d'entreprise (FCE) est-il devenu un outil de déstabilisation de l'Algérie? Si Habib Yousfi, président de la Confédération générale des entreprises algériennes (Cgea) ne l'a pas expressément déclaré dans la conférence de presse qu'il a animée, hier, sa vice-présidente, Saïda Neghza, l'a fait. Et sur un ton des plus fermes qui cadrait parfaitement avec les graves accusations qu'elle a portées contre le FCE. Revendiquant ouvertement son accord avec la position exprimée, depuis quelque temps, par la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), sur ce point précis, elle a accusé «le FCE de contrôler certains ministres, et certains de ses membres, de mener, par leurs actions, le pays vers le chaos». Une accusation qu'elle a épicée par une autre non moins grave de menaces sur sa vie. Cette dernière a été, d'ailleurs, confirmée par Habib Yousfi: «Des informations nous sont parvenues faisant état de la possibilité que l'on attente à l'intégrité physique de certains de nos membres», a-t-il, en effet, déclaré. Sauf qu'il ne s'est pas arrêté à faire part aux journalistes présents de cette grave information; le président de la Cgea qui, au passage, a qualifié les menaces supposées contre les membres de son organisation «de pratiques mafieuses», a, en effet, solennellement promis «à toute personne qui tenterait de (le faire), de le payer très cher». Comment? Habib Yousfi n'a pas voulu le préciser. Mais tout laisse croire que cela se fera par voie de justice puisqu'il a indiqué que la Cgea compte, très bientôt, saisir celle-ci; à propos des informations en question, s'entend. Dans la foulée, il a porté, sans toutefois le citer à aucun moment, une autre accusation contre le FCE. Qui a trait, celle-là, «à une campagne de dénigrement de la Cgea à l'étranger»; une campagne qu'il a, a-t-il dit, «réussi à faire avorter» et dont la concrétisation sur le terrain a été confiée, a-t-il révélé, «au journaliste-félon, Mohamed Sifaoui». Intervenant à ce propos, Saïda Neghza, sa vice-présidente, a précisé que ladite campagne «visait à écarter la Cgea de l'Union méditerranéenne des confédérations d'employeurs, ou Businessmed,» et ce, a-t-elle ajouté, dans le double objectif «que le FCE y prenne sa place et qu'un de ses membres accapare la vice-présidence qu'elle-même assure». Se basant sur toutes les accusations précitées, les deux responsables de la Cgea ont lancé un appel pressant au président de la République «à intervenir urgemment pour stopper cette dérive qui menace le pays». Comme pour montrer que le FCE n'est pas étranger à cette dérive, ils ont également lancé un défi au premier responsable du FCE à débattre, publiquement avec eux sur un plateau de télévision, de tous ces problèmes. Habib Yousfi, n'a pas manqué de critiquer le refus du gouvernement d'appliquer une des recommandations de la dernière tripartite qui s'est tenue à Biskra. Une recommandation, a-t-il précisé, «qui lui fait obligation, avant toute prise de décision sur toute question économique de se concerter avec ses partenaires de la tripartite»: l'Ugta et les organisations patronales. Ce qu'il n'a pas fait pour la loi de finances 2016. Et qui motive, par conséquent, «le rejet par la Cgea de cette loi». Un rejet qu'il motive également par le fait que selon lui celle-ci «ne contient aucune disposition encourageant le développement économique du pays». Ce qui ne l'a pas empêché, au passage, de défendre l'application de son article 66: «Je suis pour que les entreprises stratégiques du pays ne soient pas touchées par ses dispositions, mais je suis pour que toutes les autres entreprises relevant de secteurs qui ne le sont pas soient ouvertes au privé, y compris étranger.» Et de renchérir, en guise d'explication: «Dans la conjoncture actuelle, l'Algérie a besoin d'investissements, même en provenance de l'étranger...»