Le ton est à l'action L'Algérie et l'Afrique ayant pris à l'avance leurs dispositions, ont franchi plusieurs pas dans leur lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue. Aucun n'est dupe ni encore moins, amnésique. Du moins pas chez les premiers responsables hiérarchiques en charge de l'étude du terrorisme, ses origines et les sources le finançant, la lutte contre ce phénomène dépassant toutes les frontières. C'est le ministre des Relations étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, qui est, à partir d'Oran, revenu sur le fléau transfrontalier en attestant avec force détails que les deux phénomènes criminels sont intimement liés. Il a indiqué en ce sens que «la relation trafic de drogue-terrorisme est avérée». Pour Ramtane Lamamra, une telle équation est indubitablement irréfutable. «La relation trafic de drogue-terrorisme est avérée», a-t-il précisé ajoutant que «c'est une source de financement des groupes terroristes, au même titre que le paiement des rançons». Aucun au niveau mondial ne peut ignorer ni sous-estimer une telle vérité. «Le Conseil de sécurité de l'ONU qui a, d'ailleurs, pris des résolutions dans ce sens», a souligné le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra. Pour le ministre algérien en charge de la diplomatie, le ton est à l'action. «Il faut se concentrer sur leurs aspects opérationnels», a-t-il plaidé. L'Algérie et l'Afrique, ayant pris à l'avance leurs dispositions, ont franchi plusieurs pas dans leur lutte contre le couple criminel indissociable, le terrorisme et le trafic de drogue. Parmi ces dispositions entreprises, le ministre a, à titre de rappel, évoqué l'installation, il y a quelques jours, du siège de l'Afripol. Le siège est domicilié dans la capitale algérienne, Alger. «Cette initiative algérienne renforce les outils de coopération interafricaine pour relever les différents défis comme le trafic de drogue, les crimes transfrontaliers et le crime organisé», a expliqué Lamamra. Mais, a-t-il souligné, Lamamra indique que «l'Afrique privilégie les moyens pacifiques pour lutter contre ce fléau». Ce n'est pas tout. Car plusieurs autres démarches, qui ont été prises auparavant, sont toujours en vigueur. Là encore, Ramtane Lamamra a évoqué le Panel des sages africains qui est guidé par le diplomate algérien Lakhdar Brahimi. Ce panel a, lors de sa création, été présidé par le premier président de l'Algérie indépendante, le défunt Ahmed Ben Bella. Ce panel est, à en décortiquer les dires de Lamamra, considéré en tant qu'institution de concertation et de consulting. Cette instance est également constituée du réservoir des recommandations et des démarches à entreprendre dans le cadre de la résolution des problèmes et autres phénomènes qui frappent le continent noir, l'Afrique. Comment suivre de près les mouvements des djihadistes? Le ministre des Affaires étrangères dira dans ce registre que «ce Panel de sages est consulté par le commissariat à la Paix et à la Sécurité de l'Union africaine». Toujours dans ce cadre, Lamamra dira en précisant que «ce dernier dispose d'un arsenal de moyens de lutte contre le terrorisme dont le dispositif des forces africaines». Mettre sous le viseur tous les mouvements des terroristes constitue, plus que jamais, une nécessité absolue. En Algérie, une telle démarche, contenue dans le dispositif de lutte contre le terrorisme, continue à battre son plein. Son efficacité continue à se concrétiser à la faveur de l'anéantissement des derniers résidus terroristes. De par son expérience en matière de lutte contre ce phénomène, l'Algérie qui est mondialement reconnue pour les résultats qu'elle continue à obtenir, est devenue la première référence de prise en compte par plusieurs autres pays souffrant du terrorisme. Le commissaire à la Paix et la Sécurité auprès de l'Union africaine, Smaïl Chergui, est, en marge de la rencontre d'Oran, revenu sur le terrorisme et les moyens mis en place dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. En ce sens, il a indiqué que «d'importantes dispositions sont prises pour faire face à l'éventuel retour des djihadistes vers leurs pays d'origine». «Les pays africains, notamment ceux d'où sont partis les djihadistes, mettent en place d'importantes dispositions pour faire face et lutter contre ces terroristes, tentés de regagner leurs pays d'origine», a-t-il expliqué ajoutant que «ces dispositions sont prises par les pays africains, dans le cadre des actions cordonnées par les instances compétentes de l'UA». Ces dispositifs sont pris, ajoute Smaïl Chergui, suite aux inquiétudes quant au retour en Afrique des djihadistes, à la lumière des derniers développements de la situation prévalent au Moyen-Orient». Le processus de Djibouti n'est pas en reste de la déclaration du Haut commissaire à la paix près l'Union africaine qui a souligné «l'importance de sa création». Pour Smaïl Chergui, ce dispositif est «un second mécanisme régional en Afrique de coopération sécuritaire et d'échanges de renseignements sur les impératifs sécuritaires du continent». «Ce dispositif qui concerne des pays de la région est de l'Afrique, est l'un des outils importants pour contrecarrer les menaces que pose le retour possible des djihadistes», a-t-il affirmé précisant que «le processus de Djibouti est complémentaire à celui de Nouakchott, créé depuis quelques années et qui a donné des résultats très satisfaisants». Smaïl Chergui a salué ce qu'il a qualifié «de grand engagement des Etats membres de l'UA pour accroître le niveau de coopération, de coordination et des échanges d'informations, soulignant la nécessité de consolider le cadre d'échange d'informations entre les services de sécurité des pays africains». «Le possible retour de ces terroristes est une menace qui doit nous alerter afin que nous puissions nous préparer à cette éventualité et suivre constamment les mouvements des djihadistes», a-t-il précisé mettant l'accent sur «la nécessité d'accompagner les efforts sécuritaires en Afrique par des programmes de développement social et économique pour lutter contre la radicalisation des jeunes et les mettre à l'abri de toutes les formes de recrutement et de manipulation». 3000 à 6000 terroristes sont africains L'hydre terroriste, dont la problématique est cernée sous tous ses angles dans la rencontre d'Oran, recrute à partir des pays africains. Le commissaire à la Paix et la Sécurité auprès de l'UA, Smaïl Chergui, estime que leur nombre oscille entre 3000 et 6000 djihadistes. «Ils (terroristes) sont originaires d'Afrique», a-t-il affirmé avant d'expliquer qu'«ils sont recrutés au sein de groupes terroristes et présents dans le Moyen-Orient».