Les militants du FFS sont abattus par la nouvelle Au moment où l'information est parvenue aux citoyens, il faisait déjà nuit dans la ville de Tizi Ouzou où par absence de vie nocturne, la cité s'est vidée comme d'habitude avant 18 heures. C'est à 18 heures 30 hier, mercredi 23 décembre 2015, que les premiers citoyens de la wilaya de Tizi Ouzou ont commencé à apprendre la triste nouvelle du décès de Hocine Aït Ahmed. Le premier à nous avoir donné l'information est un confrère rencontré au gré du hasard au détour du boulevard principal Abane-Ramdane, au centre-ville de Tizi Ouzou. Réaction systématique de tout journaliste, nous prenons notre téléphone et appelons plusieurs personnes, dont des militants et des élus du Front des forces socialistes et certains, pour ne pas dire tous, n'avaient pas encore su qu'Aït Ahmed, le chef historique, le fondateur et président d'honneur du plus vieux parti d'opposition, n'est plus. Mais en quelques minutes, tout le monde le saura. L'information s'est propagée très vite. Les chaînes de télévision ont commencé à en parler et à diffuser des programmes spéciaux. C'est donc telle une traînée de poudre que l'information du décès de Hocine Aït Ahmed s'est propagée aussi bien dans la ville de Tizi Ouzou que dans les quatre coins de la wilaya. «Oui, je viens à peine de l'apprendre», nous confie un élu du FFS à l'Assemblée populaire de wilaya (APW). C'est le cas de la dizaine de militants du même parti que nous avons joints par téléphone. Car au moment où l'information est parvenue aux citoyens, il faisait déjà nuit dans la ville de Tizi Ouzou où par absence de vie nocturne, la cité s'est vidée comme d'habitude avant 18 heures. Mais devant le siège du Front des forces socialistes, qui se trouve à la cité «Mohamed Boudiaf» de la Nouvelle-Ville, l'ambiance est tout autre. C'est le deuil et la consternation. Certains citoyens avaient même les larmes aux yeux. Quelques militants et sympathisants du parti, puis des dizaines et enfin des centaines de citoyens se rassemblent au fur et à mesure pour vivre le moment de cette perte d'un homme qui fait partie des six chefs historiques. Avec des mines qui reflètent une ambiance de deuil, la majorité des citoyens présents au siège de la Fédération du FFS de Tizi Ouzou ne cessaient de demander plus de détails concernant cette disparition et l'information la plus convoitée est celle inhérente à l'endroit où sera enterré Hocine Aït Ahmed, mais aussi à celle de la date de l'enterrement. Certains évoquent l'éventualité qu'Aït Ahmed soit inhumé dans son village natal dans la commune d'Aït Yahia près de Aïn El Hammam. Une option qui ne semble pas très plausible compte tenu de la stature de l'homme historique. Une bonne partie des présents devant le siège du FFS mais aussi d'autres citoyens évoquent avec persistance l'éventualité que l'enterrement ait lieu au cimetière d'El Alia ou encore en Suisse. Pour l'instant, personne, du moins à Tizi Ouzou, n'a pu apporter une réponse officielle à cette question qui préoccupait le plus les citoyens. Et au moment de l'écriture de ces lignes, à 19 h, trois jeunes ayant à peine 20 ans entrent dans le cybercafé et annoncent la nouvelle du décès aux citoyens présents. Les commentaires vont alors bon train par des jeunes qui n'ont certes pas vécu les moments saillants du parcours historico-politique de Hocine Aït Ahmed mais qui savent néanmoins qu'il s'agit de l'un des hommes les plus importants de l'histoire contemporaine de l'Algérie.