L'ancien délégué à l'emploi de jeunes est poursuivi pour dilapidation de deniers publics, fausse déclaration et abus d'autorité. L'ancien délégué à l'emploi de jeunes de la wilaya d'Oran vient d'écoper de 3 ans de prison ferme à l'issue d'un procès attendu depuis des années. Ce dernier, incarcéré à la maison d'arrêt pour des condamnations pour diffamation à la suite de plaintes déposées par l'ancien wali d'Oran et l'ex-chef de la 2e Région militaire, a comparu en compagnie de 47 coaccusés qui avaient bénéficié, eux, de la liberté provisoire. M.Kada Hezil avait soulevé à l'ouverture du procès un vice de forme puisque la plainte a été enregistrée au nom de Kouadri Mustapha, wali d'Oran, alors qu'en réalité il s'appelle Kouadri Mustapha Mostephai. Cette «méprise» poussera la cour à se retirer pour délibérer avant de reprendre la suite du procès. Revenant à la charge, il soulèvera un autre vice, en soulignant que l'ancien wali avait introduit une plainte auprès de la Sûreté de wilaya alors que la procédure lui dictait d'ordonner une enquête de l'IGF avant tout recours à la justice. Il soulèvera au cours de son intervention l'absence d'une contre-expertise pour évaluer le préjudice supposé causé aux deniers publics et l'absence du représentant du Trésor public censé se constituer partie civile dans ce genre d'affaires. L'ancien délégué à l'emploi de jeunes, poursuivi pour dilapidation de deniers publics, fausse déclaration et abus d'autorité, a réfuté toutes les charges retenues contre lui. Il dira dans ses réponses au tribunal que toute cette affaire a été montée de toutes pièces contre lui parce qu'il avait osé transmettre un rapport au président de la République dans lequel il accusait l'ancien wali d'Oran et le chef de la 2e Région militaire, de verser dans bon nombre de trafics. Concernant les charges de dilapidation de deniers publics, il précisera que tous les agréments que ses services avaient délivrés sont le résultat de délibération d'une commission dans laquelle siégeaient les représentants de plusieurs institutions. Ses coaccusés plaideront tous l'innocence et affirmeront qu'ils sont les victimes de la cabale montée contre Kada Hezil. Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public, s'appuyant sur les dispositions des articles 128, 223 et 422 du code pénal requiert une peine de 20 ans de prison contre l'ex-délégué à l'emploi de jeunes et 2 ans de prison à l'encontre de ses quatre coaccusés. La défense, où plaidait Me Mokrane Aït Larbi plaidera l'innocence de ses mandants. Au terme des délibérations qui ont duré une bonne partie de la nuit, le verdict est tombé: Kada Hezil est condamné à 3 ans de prison ferme alors que ses coaccusés ont bénéficié de la relaxe. Ces derniers ont d'ailleurs précisé à leur sortie du tribunal qu'ils comptent introduire une action en justice pour dénonciation calomnieuse contre l'ancien wali d'Oran. «Nous avons passé 18 mois en prison et nous avons subi injustement un grand préjudice tant moral que matériel, nous n'allons pas nous taire», diront-ils. M.Hezil, quant à lui, introduira aujourd'hui, selon ses avocats, une demande de confusion de peines pour recouvrer sa liberté.