«Le peuple ne se laissera pas faire» Ils décèlent «plusieurs points de jonction avec l'opposition parlementaire». Le groupe des 19 prévoit «une rupture imminente entre le peuple et les gouvernants, qui s'opérera d'ici peu avec son lot d'escalade et de contestation sociale». «Si le président de la République signe la loi de finances 2016 et ne gèle pas les mesures et les articles controversés dont l'impact sur l'avenir du pays est des plus dangereux, le groupe des 19 avisera l'opinion publique, en débattra et discutera de cette nouvelle donne, mais il est clair que le peuple ne se laissera pas faire et on assistera à ce moment-là à une véritable révolte et implosion sociale car la majorité des citoyens lésée devra lutter pour sa survie et sa subsistance et surtout pour recouvrir ses droits et acquis», a déclaré Mme Hanoune lors de la conférence de presse animée conjointement hier au siège de son parti avec Zohra Drif-Bitat, Khalida Toumi et Rachid Boudjedra. «Qui arrêtera cette insurrection qui sera engendrée par les retombées de ladite loi de finances qui consacre l'abandon du principe social de la politique de l'Etat?» s'est demandé Mme Hanoune. «Le système immunitaire du pays se disloque et la déliquescence des institutions de l'Etat, la décomposition sociale vont à un rythme effrayant», a-t-elle indiqué. Pour étayer ses soupçons sur les articles 71, 66 et 59 de la LF2016, Louisa Hanoune indique qu' «il est pratiquement et logiquement impossible que le président de la République puisse céder ses prérogatives au ministre des Finances, tout en rappelant qu'en 2008 le président qui avait alors mis fin à la privatisation des entreprises publiques s'est prononcé publiquement sur l'échec cuisant de ses opérations et ayant toujours soutenu que le retour à l'endettement extérieur sera mortel pour l'Algérie». Non sans pointer du doigt le «mensonge selon lequel l'article 62 de la LF 2009 est similaire à l'article 66 de la LF 2016, alors que les dispositions du premier sont l'inverse du deuxième», elle souligne qu'«à terme l'Algérie sera obligée d'emprunter de l'argent aux oligarques pour payer les services de la dette extérieure». «Le groupe des 19-4 s'oppose et rejette en bloc la LF2016 anticonstitutionnelle, antinationale, antisociale, consacrant un coup d'Etat permanent contre l'Etat et menant le pays vers une faillite totale. En janvier prochain l'Algérie entrera dans l'oeil du cyclone, dans une situation critique qui sera caractérisée par une déstabilisation et de grandes perturbations sociales du fait de la flambée en cascade et en chaîne qui touchera les prix des différents produits et services tous secteurs confondus.» Les signataires de la demande d'audience remise au président de la République le 2 novembre dernier et rendue publique le 6 du même mois, déclarent «avoir plus que des doutes sur la paternité des dispositions de la LF 2016». Les 19 qui décèlent «plusieurs points de jonction avec l'opposition parlementaire qui a amorcé un processus de résistance en parallèle à leur action», déclarent «leur soutien indéfectible au groupe des 92 députés ayant adressé au président de la République une lettre l'exhortant à ne pas signer la LF 2016». Cette lettre aux dimensions patriotiques, défend les couches défavorisées, la souveraineté nationale», indique-t-on. Sur un autre registre, le groupe des 19 a pris la décision «d'adopter la campagne populaire de soutien à leur action». Dans quelques jours, ledit groupe «se lancera dans l'opération de collecte des signatures en faveur de la pétition populaire à travers la création d'un site Web à cet effet», a-t-on appris hier. D'après les signataires, «leur action a eu un large écho au sein de toutes les catégories sociales ce qui rend l'engagement du groupe plus fort que jamais». Revenant sur les pressions tous azimuts et la cabale contre les signataires, Khalida Toumi a qualifié de «tempête» les attaques ayant contraint quatre signataires à se retirer et ciblant actuellement Mme Hanoune, sa famille et son député à Annaba. «Ce sont des méthodes mafieuses et terroristes dignes des années 1990», dit-elle. «Ces derniers adoptent l'attitude qui est la définition de la pensée autoritaire: «Tu n'est pas avec moi donc, tu es contre moi, alors je te tue pour te faire taire», ajoute-t-elle. Mme Toumi a même révélé que «l'ex-ministre de l'Intérieur, Nourredine Zerhouni a lutté jusqu'au bout pour le gel de la loi controversée sur les hydrocarbures». Interrogé sur l'éventuel rapprochement entre le groupe des 19 et la Cltd, Mme Hanoune a reconnu qu'«il y avait un contact informel entre Lakhdar Bouregaâ et un des membres de la Cltd. Mais, pour le reste, la jonction entre les deux démarches ne pourra avoir lieu». Elle a souligné: «Certes il peut y avoir des points communs entre les deux parties, mais les objectifs sont différents d'autant plus que les acteurs de la Cltd avaient déclaré que notre action n'a pas de contenu ni de plate-forme politique».