Il s'est rendu au siège national du FFS à Alger. Le rythme de la marche de Si Hocine Ait Ahmed était plus rapide et il était en avance sur son temps car il a su identifier opportunément la citoyenneté, la souveraineté populaire, les libertés et les droits humains comme autant de piliers dont ne peut se passer la construction d'un Etat moderne, d'une nation soudée et d'une société harmonieuse et unie. Cette analyse succincte du parcours militant de cette grande figure de la révolution algérienne a été exprimée après son recueillement à la mémoire du défunt. par Ali Benflis, qui s'est rendu au siège national du Front des forces socialistes (FFS), «Nous lui sommes tous redevables», a-t-il souligné en regrettant que «nous ne nous sommes acquittés que d'une part infime de la dette que nous avons envers lui». Beaucoup a été dit au sujet du défunt, mais cela représente si peu au regard de son parcours et de son oeuvre. L'éloquence la plus achevée de même que la connaissance la plus fine de son parcours ne suffisent pas à rendre au défunt Si Hocine Ait Ahmed ce qui lui est légitimement dû tant ce dont les générations de l'indépendance et les générations à venir sur cette terre bénie lui sont redevables, est difficilement mesurable» a souligné Benflis. Sa vision était autrement plus pénétrante, ses prévisions plus justes et le rythme de sa marche plus rapide (...) car il a été le premier à voir que la plus grande ambition de la glorieuse révolution de Novembre resterait lettre morte aussi longtemps que serait différé l'avènement de la République démocratique et sociale que lui-même et ses compagnons ont fixé à l'Algérie indépendante et souveraine comme aspiration suprême. «Nous voilà à cette heure qu'il avait prévue, celle de l'appel au retour au projet de l'Etat démocratique et social qu'il n'a pas cessé un seul instant de lancer et que nous avons pour devoir national de perpétuer après lui», a-t-il fait remarquer. «Ses prévisions étaient plus justes car il l'a toujours senti au plus profond de lui-même (...) et si justice n'a pas été rendue à Si Hocine Ait Ahmed, c'est l'Histoire elle-même qui la lui rendra, cette Histoire dont «il a écrit les plus belles pages s'agissant du sacrifice, de l'abnégation et du don de soi à son pays et à son peuple», a encore souligné Benflis. La mémoire nationale collective sait comment protéger et pérenniser la mémoire des plus grands et parce que Si Hocine Ait Ahmed a fait partie des plus grands (...) Elle saura aussi comment dire qu'il ne tenait aucun compte du souci, hormis d'être «en conformité avec ses convictions, pour être en paix avec sa conscience et pour mériter la seule reconnaissance à laquelle il tenait, celle de son peuple qu'il a su servir sans compromission ni défaillance».