Certaines sources n'écartent pas la possibilité que cette carte puisse remplacer le passeport dans certaines destinations précises. La carte nationale d'identité biométrique ne sera pas seulement un moyen d'identification de son porteur. C'est ce que nous a indiqué une source proche du dossier. Plus précise, notre source souligne que son lancement constituera «le début effectif de la gouvernance électronique en Algérie». Et ce, dans le sens où elle «rendra plus facile la relation entre les citoyens et les différentes administrations». Dotée de deux puces - ce qui signifie qu'elle comportera un grand nombre de renseignements sur son détenteur - et d'un «numéro d'identification national unique», par abréviation «NIN», elle remplacera nombre de documents administratifs qui sont, aujourd'hui et à tout bout de champ, exigés du citoyen dans toute démarche qu'il entreprend auprès de n'importe quelle administration; les plus importants de ces documents, au vu de la récurrence de leur exigence, sont l'acte de naissance, le certificat de nationalité et celui de résidence. Ce qui, faut-il le dire, constituera une véritable révolution dans la vie du citoyen algérien qui se verra ainsi définitivement débarrassé de l'hydre bureaucratique: en lieu et place du lourd et habituel dossier qu'il devait fournir à chacune de ses démarches administratives, il n'aura plus dorénavant qu'à présenter son nouveau document d'identité biométrique. Parmi les conséquences positives de cette révolution en cours, au moins trois méritent d'être relevées. La première, à caractère éminemment économique, a trait à la baisse attendue de la consommation de papier par l'administration n'exigeant et ne délivrant plus de pièces administratives, celle-ci n'aura plus aucun besoin d'en acheter. Ce qui ne manquera pas de se répercuter, dans le sens de la baisse, sur la quantité de ce produit que l'Algérie importe annuellement. Et, partant, dans le même sens, sur la facture que le pays payait habituellement pour cela, une facture qui a été estimée, en 2014, à un peu plus de 600 millions de dollars. De là, l'importance de la généralisation, le plus rapidement possible, de l'utilisation de ce nouveau document d'identité nationale. Un objectif à la concrétisation duquel les pouvoirs publics semblent oeuvrer sérieusement. Lors de son déplacement dans la wilaya de Tébessa, effectué mardi dernier, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, a annoncé que «les cartes nationales d'identité biométriques seront systématiquement délivrées à tous les détenteurs de passeports du genre». Et ce, «sans qu'ils n'aient à fournir un quelconque dossier»; les données pour leur confection «seront puisées, a-t-il précisé, de celles recueillies pour l'établissement desdits passeports et qui sont conservées au niveau du Centre national des titres et documents d'El Hamiz», dans la wilaya d'Alger. Bien mieux, les bénéficiaires de cette mesure n'auront pas à se déplacer au niveau de leurs daïras de résidence respectives pour se renseigner si leurs cartes sont prêtes ou pas: selon le ministre, «ils seront avisés de cela par SMS» et, dans certains cas, «elles leur seront ramenées jusqu'à leur domicile». Et à propos de centres du genre, Noureddine Bedoui a annoncé, en cette occasion, «l'entrée en fonction, la semaine prochaine, de celui de Laghouat». Un centre qui permettra, à coup sûr, d'atteindre l'objectif de délivrance, d'ici la fin de l'année en cours, «de trois millions de cartes d'identité biométriques». Pour en revenir aux avantages que la possession du nouveau document d'identité procurera à son détenteur, certaines sources n'écartent pas la possibilité qu'il puisse remplacer le passeport dans certaines destinations précises: la Tunisie et la Turquie, dit-on. Ce qui, faut-il le dire, n'est vraiment pas à dédaigner...