«Der fina zoutille fi Sidi Ali», telle a été l'expression d'un citoyen à la barre du tribunal criminel de Mostaganem, victime d'abus de confiance parmi la longue liste de 32 personnes, dont une bonne partie est venue témoigner contre l'huissier de justice de cette localité. Accusé et condamné une première fois pour abus de confiance par le tribunal criminel de Mostaganem durant l'année 2003, cette affaire a été rejugée par le même tribunal autrement composé, en son audience du dimanche dernier, 19 du mois courant. C'est à la suite des dizaines de plaintes de citoyens, qui se sont vu lésés dans leurs droits et que des centaines de millions récupérés par l'huissier, au titre des opérations, en espèces, n'ont jamais été remis à leurs destinataires, que cette affaire a éclaté. A la barre, B. Omar déclare que ses victimes ont été réglées au centime près et qu'à la suite d'un blocage de ses comptes par les impôts, il s'est vu obligé d'encaisser en espèces. «Ce n'est pas une astuce de votre part?», dira le président. «D'ailleurs, tout au long de ma carrière, je n'ai jamais vu un auxiliaire de justice agir de la sorte», ajoutera ce magistrat. «Mais Monsieur le président, j'ai tout réglé». Cependant, les témoins qui ont défilé à la barre affirment qu'il s'est sauvé à Oran, d'autres ont subi le calvaire à ce jour, un autre citoyen déclare ne pas avoir la totalité de son dû: «Monsieur le président, cet huissier a causé beaucoup de mal aux citoyens, il nous a fait vivre le calvaire à nous pauvres, alors qu'il mène la belle vie». Le représentant du ministère public requiert la peine de 5 ans de prison. La défense plaide non coupable. Quant au tribunal, il confirme la première condamnation: 3 ans de prison avec sursis.