Le mouvement de solidarité et de soutien à la lutte des femmes, juge «plus que décevant» le texte proposé. Ce mouvement, dans un communiqué très virulent, s'attaque au nouveau code de la famille, non pas pour maintenir celui de 1984, mais au contraire, pour exiger une avancée encore plus importante en matière de respect et de protection des droits de la femme en ce qui concerne sa vie conjugale. Les pouvoirs publics sont ainsi accusés de reprendre d'une main ce qu'ils donnent de l'autre. Ce qui justifie une pareille montée au créneau c'est que ce mouvement dit défendre une «parfaite égalité des droits entre l'homme et la femme». Le communiqué, dont nous avons reçu une copie, hier, précise à ce propos que cette revendication fait partie des «promesses électorales du président Bouteflika». Ce mouvement, qui s'exprime au nom des femmes algériennes, bien souvent brimées dans leurs droits les plus élémentaires, se demande ainsi si «elles seront les éternelles sacrifiées de l'histoire (mais aussi) les instruments et les enjeux des luttes politiques». En dépit des difficultés qui caractérisent les activités politiques et associatives dans le pays, il est rappelé que les femmes algériennes ont déjà manifesté en faveur de leurs droits, mais aussi contre le code de 1984, depuis 1973 jusqu'à ce jour. Se voulant une force incontournable, sans laquelle ni la démocratie ni la réconciliation ne sauraient se faire, les moudjahidate d'hier, et les combattantes de la démocratie d'aujourd'hui, ajoutent que «c'est dans le terreau des luttes pour la construction d'une Algérie plurielle, solidaire et démocratique (qu'elles) puisent les racines de leurs combats pour l'accession des femmes à une pleine citoyenneté». En conséquence de quoi, ce mouvement, qui vient joindre sa voix à celles de certains partis politiques, à l'instar du PT et du FFS, ne revendique rien moins que «l'abrogation du code de la famille et la promulgation de lois égalitaires». Il s'agit là, relève pour finir le communiqué, de la plus importante condition «pour relever le défi de la démocratie naissante».