La démonopolisation de la télécommunication est en soi un pas important vers l'ouverture économique et une garantie de la volonté politique de l'Algérie. L'attribution de la deuxième licence est, d'après des experts en télécommunication, une opération qui cache des interrogations. Ces analystes laissent entendre qu'il y a eu une volonté délibérée de faciliter à l'opérateur Orascom, et à moindre coût, l'acquisition de la licence. Ils reprochent également, le choix hasardeux de l'Autorité de régulation (Arpt) conduite par Amar Tou, de la société Orascom qui ne détient pas la technologie du GSM. Ils s'interrogent, également, sur les raisons du refus d'un délai supplémentaire de 24h à la société portugaise Telefonica. En revanche, indiquent ces experts, les critères de préqualification ont été modifiés, dix jours avant le lancement du processus d'attribution de la deuxième licence, lesquels critères ont permis à Orascom d'être éligible à concourir. Sur un autre plan, ils signalent que rien n'a été fait pour amener Orascom à faire des offres tarifaires inférieures à celles en vigueur sur le marché. Au contraire, reprochent-ils toujours à l'Arpt, toutes les conditions étaient réunies, pour que cet opérateur s'érige un nouveau monopole. Les mêmes analystes relèvent les prémices des difficultés de cette société à honorer ses engagements, puisqu'elle n'aurait pas encore payé les 50% du prix de la licence, comme le stipule le cahier des charges. Par ailleurs, d'autres observateurs voient, en cette opération, un pas important vers l'ouverture économique et une garantie de la volonté politique de l'Algérie envers les institutions internationales. Ils citent, à ce propos, la lettre émanant de la Banque mondiale, une institution qui ne fait pas de cadeaux sur l'appréciation des actions économiques. Ces observateurs avouent que cette expérience est certes frustrante, mais il convient d'en tirer des leçons sur le plan théorique. L'Algérie a trop traîné, au moment où le marché du GSM était en pleine expansion. En dépit de ce retard, elle a eu un manque à gagner de 700 millions de dollars. Ce qui fait dire à ces observateurs que même si l'Algérie avait accordé le délai supplémentaire à Telefonica, rien n'indique qu'elle aurait offert mieux que la société égyptienne. L'action serait encore plus hasardeuse si l'Algérie avait fait une deuxième offre sachant que le marché du GSM amorce sa phase de saturation. Ces commentateurs insistent sur une vision pragmatique à l'ère de l'ouverture économique. Un apport de plus de 6000 emplois, un investissement de 400 millions de dollars et satisfaire la demande de 500.000 lignes, ne peuvent que mettre un baume à l'économie nationale.