Dans une conférence de presse animée, hier, à Washington, le président américain a menacé de s'attaquer à l'Irak pour l'obliger à se plier aux contrôles des inspecteurs de l'ONU. La campagne antiterroriste menée par les Etats-Unis pourrait prendre pour prochaine cible des installations soupçonnées héberger des terroristes en Somalie et aux Philippines. Après avoir réglé leurs comptes aux taliban d'Afghanistan où la situation est des plus floues, puisque aucun gouvernement de coalition n'a vu le jour, l'administration de Bush se tourne déjà vers d'autres objectifs dans le cadre de l'opération «Liberté immuable». Selon un hebdomadaire américain, le News Week, la marine US a effectué des vols de reconnaissance au-dessus de la Somalie où elle soupçonne l'existence d'un camp d'entraînement du réseau Al-Qaîda. La même source ajoute que les Etats-Unis posséderaient déjà des forces spéciales aux Philippines tentant d'aider la présidente Gloria Arroyo à combattre des extrémistes islamiques philippins, dont certains seraient liés à Al-Qaîda. En outre, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne projetaient d'étendre la guerre contre le terrorisme au Soudan et au Yémen, dès la fin de leurs opérations militaires en Afghanistan, a ajouté le même journal. Par ailleurs, sur le front de la guerre, la traque d'Oussama Ben Laden, qui se serait réfugié avec le mollah Omar à Kandahar, se poursuit sans relâche. Des commandos américains, des blindés et de l'artillerie étaient déposés au sud de la grande ville de Kandahar, dans ce qui semblait être une offensive de grande envergure. Au même moment, des avions américains pilonnaient Kandahar. De son côté, Washington a admis avoir des troupes terrestres - plusieurs centaines - dans la région. Selon la chaîne ABC, citant des sources du Pentagone, les soldats américains arrivent à Kandahar par vague successive. En une journée, ils pourraient atteindre entre 1.200 et 1.600 hommes près du fief politique et religieux des taliban. Cependant, les deux chefs de guerre, le général Dostam et le général tadjik, Mohammad Daoud, se partagent le contrôle du Nord, et chacun d'eux tente de s'emparer le premier de la ville de Kunduz que les taliban ont évacuée. Hier, le ministre des Affaires étrangères de l'Alliance du Nord, Abdullah Abdullah, a annoncé que ses forces contrôlent Kunduz, alors qu'à Tologan, un porte-parole du général Daoud a indiqué que les siennes étaient, depuis hier, dans cette ville où des combats étaient encore engagés. Cette coexistence précaire entre Tadjiks et Ouzbeks, qui pourrait facilement tourner à l'affrontement, illustre la concurrence qui existe entre les chefs de guerre traditionnels en Afghanistan.