Le P-DG de Cnan-Group déclare que la sanction dont font l'objet les quatre officiers, a été prise par la commission de discipline de l'entreprise. Un autre rebondissement dans l'affaire du naufrage du Béchar. Quatre commandants de la marine marchande, ont été licenciés par la Cnan «suite à leurs déclarations concernant le naufrage du Béchar et l'échouement du Batna», indique un communiqué du Snommar, rendu public hier. D'après la même source, les commandants Lakel, Berrezouane, Chabani et Benrabia ont été mis à la porte «après trente années de bons et loyaux services envers l'entreprise Cnan et l'Etat algérien» Leur «tort» était d'avoir «fait état des conditions de navigabilité défaillantes des deux navires», ainsi que «des rapports adressés aux différents responsables de Cnan-Group restés, sans suite» ajoute le communiqué du Snommar. «Par ces décisions arbitraires et abusives», note le Snommar, le P-DG de la Cnan «franchit un pas de plus dans la polémique qui l'oppose à la section syndicale et montre ses intentions de faire taire toute voix discordante». Le syndicat qui prévoit, d'ores et déjà une conférence de presse, lundi prochain, pour donner plus de détails «sur cette grave atteinte à la liberté d'expression et aux acquis démocratiques» prend à témoin les familles des victimes, l'opinion publique et les hautes autorités du pays «sur les tentatives du P-DG et de ses conseillers, vouées à l'échec, de sacrifier sur l'autel de leurs intérêts étroits, des officiers dont le seul souci reste la quête de la vérité sur les causes de la tragédie...». Par ailleurs, ajoutent les rédacteurs du communiqué, la décision de M. Koudil est «injustifiée et irresponsable», puisque selon eux, le P-DG «s'arroge le droit de sévir en toute impunité et en violation flagrante des lois régissant le droit du travail et l'activité syndicale». Cette mesure de licenciement M.Koudil la voit autrement. Contacté par nos soins le P-DG de Cnan-Group déclare que la sanction dont font l'objet les quatre officiers a été prise par la commission de discipline de l'entreprise, qui d'après lui s'est basée sur le règlement intérieur de l'entreprise. Lequel règlement «interdit à tout le personnel de faire des déclarations publiques sans l'autorisation de l'armateur». Il s'agit, donc purement et simplement, indique M. Koudil d'une «violation du droit de réserve»: Notre interlocuteur ne s'arrêtera pas là, puisqu'il rappellera l'action en justice intentée au lendemain de la conférence de presse animée par les marins objets de la décision de licenciement. La procédure judiciaire en cours doit déboucher sur un procès qui aura lieu en principe le 29 du mois en cours au tribunal de Sidi M'hamed. Avant de conclure, le P-DG de Cnan-Group a rappelé que les «fausses déclarations» des quatre marins ont occasionné un «préjudice moral et commercial à l'entreprise».