Deux semaines après les inondations catastrophiques qui ont touché la capitale et sa périphérie, les Algériens continuent de compter leurs morts. Le bilan des victimes s'est sensiblement alourdi avec 752 personnes décédées, dont 701 dans la wilaya d'Alger. Après les opérations de déblaiement et de recherche des corps, c'est l'heure des bilans et des recensements. En effet, après cette catastrophe, la wilaya d'Alger a recensé plus de 367 véhicules endommagés, 6.120 bâtisses expertisées et 300 locaux commerciaux ayant subi des dommages importants: 240 locaux se situent à Bab El-Oued, 40 à Oued Koriche et 20 à Raïs Hamidou. Le dédommagement des commerçants s'effectuera une fois l'expertise des dégâts matériels et de la marchandise définitivement achevée. Pour ce qui est de l'indemnisation des familles sinistrées, on annonce, du côté de la cellule de crise de la wilaya d'Alger, que 389 familles ont déjà bénéficié d'une avance de 100.000 DA du capital décès. Elles devront percevoir 600.000 DA pour totaliser le capital décès fixé par le gouvernement à 700.000 DA pour chaque membre victime de ces inondations. Concernant l'opération de relogement, M. Khemici, l'adjoint du responsable de la cellule de crise de la wilaya, nous confie que 1.070 familles ont été définitivement relogées. Il en reste, cependant, 233 rassemblées dans les centres d'accueil à Sidi Fredj ou le centre de vacances de Netcom. L'adjoint de M. Boudina précise, par ailleurs, que 14 sites d'hébergement ont été libérés, dont 12 établissements scolaires. La plupart de ces familles hébergées et qui venaient d'autres circonscriptions, étaient des faux sinistrés qui occupaient les centres de transit et qui ont squatté les écoles dans l'espoir de bénéficier d'un logement. D'ailleurs, deux familles, qui ont bénéficié d'un logement par le biais de cette opération de recasement, avaient rejoint le siège de l'APC où elles étaient hébergées pour bénéficier d'un autre logement. Mais c'était compter sans la vigilance des agents qui ont très vite déjoué la supercherie. Autres problèmes qui inquiètent sérieusement les autorités : le cas des disparus qui reste toujours posé. Malgré la découverte de nouveaux cadavres, le chiffre des 170 disparus reste toujours stationnaire. Des disparus auxquels il faudrait ajouter 39 corps non identifiés et qui sont à la morgue de l'hôpital Mustapha. Pour M.Taouchichat, un responsable au niveau de la morgue, ces corps non identifiés dont la police scientifique a relevé les empreintes et les principaux signes, peuvent rester plusieurs années à la morgue, ce n'est qu'après la décomposition totale du corps, que le procureur de la République pourra délivrer un permis d'inhumer la victime sous X. Une procédure légale qui va sûrement faire couler beaucoup d'encre.