Faut-il revenir à la création de zones franches pour redynamiser l'économie algérienne et le secteur industriel de production de biens et de services en Algérie? Le débat sur les zones franches est remis au goût du jour par le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (Care) qui continue à mener son programme de rencontres pour susciter et stimuler le débat autour de l'entreprise et de l'économie en général. C'est d'ailleurs avec le soutien de la Délégation de l'Union européenne en Algérie qu'il organise cette rencontre dont le débat sur le thème des zones franches sera animé par Me Hind Benmiloud, avocate et vice-présidente de Care et Liès Kerrar, directeur général de Humilis Finances et membre du Care. Dans sa présentation de cette rencontre, Slim Othmani, président du Care pose cette question: «Faut-il revenir à la création de zones franches pour redynamiser l'économie algérienne et le secteur industriel de production de biens et de services en Algérie?» Il estime qu'en effet, la crise du pétrole oblige aujourd'hui «à repenser notre stratégie économique et la mise en place de nouvelles opportunités de création d'entreprises hors hydrocarbures et cela très rapidement car nous n'avons plus de temps à perdre». Alors qu'en 2003 le gouvernement semblait aller vers le développement des zones franches avec l'ordonnance 03-02 du 19 juillet 2003, ce texte a été finalement abrogé en juin 2006 sans que l'on sache véritablement pourquoi, ajoute-t-il. Pourquoi ne peut-on pas avoir l'ambition d'une Algérie en tant que puissance économique alors que la compétence algérienne existe pourtant? Autant de questions qui guideront le débat auquel sont invités les entrepreneurs aujourd'hui à Alger. Déjà en 2012, Mohamed Benmeradi, alors ministre de l'Industrie, avait indiqué que le gouvernement algérien envisageait de relancer la zone franche de Bellara. Pourtant, ce concept avait été définitivement abandonné suite à l'abrogation, en 2006, de l'ordonnance présidentielle 03-02 relative aux zones franches. Le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement avait évoqué alors ce sujet en s'exprimant sur le dossier de l'usine que le constructeur automobile Renault envisageait de construire dans la wilaya de Jijel avant de renoncer à cette localité. La phrase du ministre remettait en cause une décision prise par les pouvoirs publics car en juin 2006, les deux chambres du Parlement adoptaient la loi 06-10 portant abrogation de l'ordonnance présidentielle 03-02 relative aux zones franches. Le texte, qui avait été approuvé en 2003 par les mêmes parlementaires, définissait les conditions de création de ces espaces dans lesquels les investisseurs devaient bénéficier d'un régime fiscal exceptionnel. En fait, la question de la création des zones franches est apparue en Algérie depuis des décennies. La première mesure a été inscrite en 1993 dans la loi de finances. En octobre de la même année, un décret législatif consacré à «la promotion de l'investissement» définit les avantages accordés aux projets réalisés dans les «zones spécifiques».