Plusieurs intervenants n'ont pas manqué de dénoncer l'hégémonisme de la chancellerie dans certaines attributions relevant exclusivement du haut conseil à la magistrature. Le Syndicat national des magistrats a organisé jeudi une rencontre régionale à la cour d'Oran. L'assemblée générale à laquelle ont été conviés les magistrats de l'ouest du pays a permis d'installer une commission chargée d'élire des délégués au prochain congrès qui aura à doter le SNM d'un nouveau bureau. Présidée par M.Djamel Aïdouni, la réunion qui n'a pas drainé la grande foule, a été l'occasion pour les magistrats de réagir à ce qu'ils ont qualifié de campagne de dénigrement orchestrée par des cercles que l'indépendance de la justice dérange. Plusieurs magistrats présents ont reproché au bureau du SNM son laxisme devant les propos de M.Farouk Ksentini ou encore ceux attribués à une avocate au cours d'une émission télévisée, traitant du sujet de la corruption et dans laquelle des accusations de corruption ont été lancées contre le corps de la magistrature. Plusieurs ont exigé du SNM de déposer une plainte contre, l'Entv, l'avocate, auteur des propos jugés outrageants et contre le président de la Ccnpddh, Farouk Ksentini. Plusieurs intervenants n'ont pas manqué de dénoncer l'hégémonisme de la chancellerie dans certaines attributions relevant exclusivement du Haut conseil à la magistrature et son manque de discernement dans certains mouvements de magistrats constatés à l'occasion du dernier mouvement qui avait touché ce corps. Evoquant le fonctionnement du Haut Conseil de la magistrature, ils ont souhaité l'installation rapide des tribunaux administratifs pour faire profiter les magistrats de deux sièges supplémentaires dans ce haut conseil. «Actuellement nous choisissons huit délégués alors que les règlements généraux du Haut Conseil de la magistrature nous donnent droit à 10 délégués» dira un magistrat qui précisera que ses pairs attendent toujours le décret d'installation de ces juridictions (les tribunaux administratifs, ndlr). Les présents n'ont pas manqué de souligner qu'il existe des parties au niveau de la chancellerie qui oeuvrent pour la paralysie du Syndicat national des magistrats à travers des mutations et autres mesures disciplinaires. Des magistrats ayant fait l'objet de suspension et réhabilités par le Conseil d'Etat n'ont pas, à ce jour, réintégré leurs postes. «Si un juge ne peut pas appliquer une décision en sa faveur, alors où allons-nous?» s'interrogera un magistrat. La commission installée à l'occasion de la rencontre d'Oran s'est vue chargée, outre le choix des délégués pour le prochain congrès du SNM, de discuter des propositions qui pourront enrichir le projet de loi portant modernisation et réforme de la justice. A l'issue des travaux, M.Aïdouni a annoncé la tenue de deux autres rencontres régionales (Constantine et Ouargla) avant les assises du syndicat qui se tiendront à une date qui sera fixée après concertation avec l'ensemble des bureaux régionaux du SNM.