Les automobilistes se ruent vers les stations-service Les rencontres se multiplient pour éviter une pénurie pouvant prendre en otage les automobilistes. Les exploitants libres des stations-service de la wilaya d'Annaba, affiliés à l'Union nationale des investisseurs propriétaires et exploitants de relais et stations-service(Uniprest), qui s'apprêtent à engager, aujourd'hui, un mouvement national de grève dont la durée n'a pas encore été déterminée ont, semble-t-il, placer en stand-by leur mouvement, avons-nous appris auprès de bon nombre d'entre eux. Selon un responsable de l'Union locale des stations-service, la probabilité d'une grève plane toujours, mais elle ne semble pas être retenue dans l'immédiat. Notre interlocuteur a fait savoir que le recours à la grève au niveau des stations- service reste tributaire et jusqu'à nouvel ordre, du résultat des discussions qui auront lieu entre les acteurs concernés, l'Etat, les représentants de ce secteur ainsi que l'Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH). Cette dernière, qui avait, rappelons-le, lors de la première réunion estimé qu'à travers l'analyse des données disponibles, cette marge bénéficiaire, qui s'ajoute à celle accordée durant le dernier débrayage de 2013, permet aux stations-service d'être rentables. La première rencontre entre les concernés s'étant soldée par le non-aboutissement à un consensus, nous apprenons qu'une seconde réunion est prévue le 15 du mois en cours La rencontre devrait traiter du problème de la révision, notamment de la marge bénéficiaire, secouée de plein fouet, par l'augmentation des prix des carburants. Ainsi, le gel du mouvement obéit nous dit-on, aux directives du président de Uniprest (Union nationale des investisseurs propriétaires et exploitants de relais et stations-service), qui avait, rappelons-le, organisé un point de presse, samedi dernier à l'hôtel Hilton (Alger). Par ailleurs, si le taux de la marge bénéficiaire est à l'origine de la divergence des points de vue entre les négociateurs, la disparité n'est pas la même pour plusieurs gestionnaires de différentes stations-service dans le chef-lieu de la wilaya d'Annaba, El Tarf et Guelma entre autres wilayas concernées par ce problème. Apostrophés sur l'augmentation des prix des carburants, ils ont été unanimes quant à l'insuffisance de 0,16 DA/litre comme marge bénéficiaire de détail des carburants octroyée par les pouvoirs publics. Une marge de bénéfice qui, selon plusieurs professionnels du secteur, ne couvre même pas les charges d'exploitation. Par ailleurs, et outre la revendication principale qu'est le réajustement de la marge bénéficiaire par l'ARH, nos interlocuteurs ont manifesté les désavantages caractérisant leur profession dont, entre autres: la concurrence déloyale et la mise en conformité de certaines stations exerçant depuis plus d'une dizaine d'années et l'impact de la fiscalité appliquée sur l'activité de distribution des carburants, de par l'implantation de stations-service. En attendant l'aboutissement de la prochaine rencontre, le spectre de la grève plane notamment pour les automobilistes, abattus non seulement par la hausse des prix des carburants, mais aussi par leur qualité. Cette dernière, selon certains conducteurs rencontrés dans des stations-service, risque de provoquer une crise. «Je paie chaque jour 1200 DA de carburant sans plomb, moitié eau moitié essence, à la mi-journée je me retrouve avec le réservoir presque à sec», nous dira Redouane taxieur de son état. Plusieurs autres individus dans sa situation se plaignent de la mauvaise qualité des carburants. Une situation contraignante pour plus d'un qui, à en croire les déclarations, dont la tension est alimentée au rythme de la hausse des prix non seulement des carburants, mais de tous les produits nécessaires au quotidien du commun des mortels.