Les ministres algérien et français des Finances ont jeté les jalons du partenariat économique d'exception envisagé par l'Algérie et la France avec la signature, hier, d'un « Aide-mémoire sur le partenariat pour la croissance et le développement ». Appelé à « nourrir » le traité d'amitié que se sont proposés de conclure les deux pays pour couronner le processus de refondation de leurs relations, enclenché depuis l'année 2000, ce « partenariat économique d'exception » se traduira également par l'élargissement de la coopération économique et financière institutionnelle entre Alger et Paris. La croissance et le développement exigeant un secteur bancaire modernisé et performant, les ministères algérien et français des Finances ont ainsi décidé de la création, par les organisations professionnelles bancaires des deux pays, d'un groupe de travail. Celui-ci sera chargé de leur proposer, d'ici au mois de décembre prochain, les moyens à mettre en œuvre pour favoriser la diffusion de l'expérience française, promouvoir un partenariat multiforme entre les banques des deux pays et accroître les actions de formation aux métiers de la banque. L'on ajoute que la coopération entre les administrations économiques et financières des deux pays sera également renforcée. Au-delà, les deux ministères ont souhaité « lancer dès 2005 un programme de formation de haut niveau en économie et en finances, à fort potentiel de développement, conduite par des opérateurs reconnus » (grandes écoles, services décentralisés, entreprises). A préciser que le montant total des concours financiers alloués par la France dans le cadre de ce « partenariat pour la croissance et le développement » s'élève à environ 2 milliards d'euros. 288 millions d'euros représentent le montant de l'enveloppe de conversion de la dette en investissements mis à la disposition de l'Algérie. 750 millions d'euros sont octroyés à titre de crédits concessionnels et 1 milliard d'euros correspond aux crédits commerciaux garantis. Les deux parties précisent que pour assurer le suivi des différents points du « partenariat », un comité réunissant les administrations financières algériennes et françaises se réunira tous les six mois. Tous les ans, les deux ministères réuniront également un comité stratégique, ouvert aux autres administrations et aux entreprises concernées des deux pays, pour établir le bilan du « partenariat pour la croissance et le développement » et inscrire de nouveaux projets à son agenda. En plus de sceller un partenariat économique, il est à rappeler que l'Algérie et la France ont décidé récemment de se lancer également dans une coopération militaire.