L'opposition, regroupée dans un Haut comité des négociations (HCN), refuse d'entrer dans la négociation à Genève tant que les bombardements n'auront pas cessé et que la situation humanitaire ne sera pas améliorée sur le terrain. Le chef de l'opposition Riad Hijab est arrivé hier à Genève, où les pourparlers de paix sur la Syrie sont totalement enlisés, l'opposition réclamant un arrêt des bombardements russes que Moscou n'a nullement l'intention de stopper. «Je ne vois pas pourquoi ces frappes devraient s'arrêter», a clairement déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov depuis Mascate, où il est en visite. «Les frappes aériennes russes ne s'arrêteront pas tant que nous n'aurons pas réellement vaincu les organisations Etat islamique et le Front Al-Nosra», la branche syrienne d'Al Qaîda en Syrie, a-t-il dit, cité par l'agence Interfax. Une fin de non-recevoir aux demandes de l'opposition syrienne à Genève, qui a dénoncé un «nouveau massacre» dans la région d'Alep (nord), où les forces pro-régime appuyées par l'aviation russe, progressent depuis lundi. L'opposition, regroupée dans un Haut comité des négociations (HCN), refuse d'entrer dans la négociation à Genève tant que les bombardements n'auront pas cessé et que la situation humanitaire ne sera pas améliorée sur le terrain. «Des gens capricieux sont apparus (au sein de l'opposition syrienne, ndlr), qui commencent à avoir des exigences qui n'ont rien à voir avec les principes» devant régir les pourparlers de paix, a répliqué M. Lavrov depuis Mascate. L'armée russe mène depuis le 30 septembre une intense campagne de frappes aériennes qui a permis à l'armée syrienne de reprendre la main sur le terrain, et à la délégation de Damas, présente à Genève d'apparaître en position de force. Les pourparlers de Genève, laborieusement mis en place par l'émissaire de l'ONU Staffan de Mistura, sous forte pression internationale, n'ont toujours pas décollé depuis six jours. Les discussions indirectes entre régime et opposition sont censées enclencher un processus politique pour mettre fin à une guerre sanglante qui a fait plus de 260.000 morts et des millions de réfugiés en cinq ans. «L'échec est toujours possible», a reconnu mardi soir M. de Mistura sur la Radio Télévision Suisse. «Mais s'il y a un échec cette fois-ci, il n'y aura plus d'espoir», a-t-il mis en garde. D'un côté, le régime syrien se plaint de ne pas avoir d'interlocuteur «sérieux» pour entrer dans les discussions indirectes. «Nous attendons toujours de savoir avec qui nous allons négocier et sur quel ordre du jour», a déclaré mardi le chef de la délégation gouvernementale, l'ambassadeur à l'ONU Bachar al-Jaafari. De l'autre côté, l'opposition, qui regroupe des politiques et des militaires, est dans une position très délicate, écartelée entre sa volonté de ne pas apparaître comme celle qui ferait échouer un processus de paix, et son refus d'entrer dans une négociation alors que la guerre ne connaît aucun répit. Le coordinateur du Haut comité des négociations (HCN, opposition) Riad Hijab attendu hier à Genève, et les parrains internationaux de l'opposition espèrent que sa présence aidera à débloquer le processus. «Avec Hijab ici, le HCN aura davantage la capacité d'afficher une position unifiée de l'opposition», a commenté un diplomate occidental. «Il s'agit d'un processus très compliqué qui nécessite que les acteurs poursuivent constamment le dialogue», a-t-il ajouté.