La crise interne risque d'avoir de fâcheuses conséquences sur l'avenir politique du président du parti. Le torchon brûle dans la maison du Front national algérien (FNA). Les dissensions au sein du parti se multiplient. Le courant ne passe plus entre la direction nationale et les redresseurs menés par Abdelhak Djillali, l'ex-président de l'APW de Annaba. La crise prend de l'ampleur. Des soucis en plus pour le président du parti, Moussa Touati. La crise interne risque, à n'en plus douter, d'avoir de fâcheuses conséquences sur son avenir politique d'autant que le candidat à la prochaine présidentielle avait fait déjà face à une autre contestation menée par le député Benhamou. En effet, les opposants de Moussa Touati ont organisé, jeudi dernier, dans la wilaya de Aïn Defla, un congrès extraordinaire. Summum et signe de crise, les congressistes, 913 délégués issus de 42 wilayas selon les opposants, une quarantaine selon la direction du FNA, ont écarté Moussa Touati des commandes sans toutefois lui signifier son exclusion du parti. M.Touati redevient ainsi, selon eux, simple militant. Le Dr Abdelhak Djillali a été élu à la présidence du parti. Pis, le statut particulier du parti a été amendé, à l'issue de ce congrès extraordinaire. Désormais, le bureau national devient le bureau politique et il est composé de 15 membres. Selon des sources proches du parti, les congressistes ont également élu un comité central composé de 350 membres et une commission exécutive de 48 membres. Pour couronner le tout, les participants à ce rendez-vous ont appelé le Président Bouteflika à se présenter à la prochaine élection présidentielle. C'est dire le fossé qui sépare la position de Moussa Touati qui a déjà annoncé sa participation à la course au palais d'El Mouradia et ses opposants. Pour répondre à ces allégations, le patron du FNA a indiqué, hier, dans un entretien téléphonique, que le congrès en question n'est qu'une rencontre entre une quarantaine de personnes étrangères au FNA. «Avec 700 personnes, nous nous sommes déplacés vendredi passé sur les lieux pour constater ce qui se passait. Sur place, nous n'avons constaté la tenue d'aucun congrès», a-t-il affirmé. M.Touati a souligné que l'autorisation de cette rencontre n'a pas été accordée par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Mieux, il ajoutera que la seule autorisation accordée par le wali avait trait aux activités relevant de la société civile. «90% des participants étaient venus dans le cadre de l'Organisation nationale des enfants de chahids (Onec)», a-t-il relevé. Et d'ajouter que «l'huissier de justice qui a assisté aux travaux de la rencontre, n'a signé aucun procès-verbal (PV) de congrès». Sur sa lancée, M.Touati rappelle que Abdelhak Djillali a démissionné des rangs du parti en 2006. Par ailleurs, notre interlocuteur a indiqué que «ces personnes ne peuvent décider de rien dans le FNA» précisant qu'«ils ne sont que des opportunistes en quête de privilèges qu'ils n'auront pas chez nous».Concernant la réaction du FNA à cette situation, M.Touati préfère temporiser. «Nous réagirons lorsque nous aurons les données finales concernant notamment, l'autorisation de la rencontre et nous attendons les explications des parties concernées», a-t-il martelé. Il est à se demander où ira le FNA après la survenue de cette nouvelle crise qui n'a rien à voir avec celle du député Benhamou.