Le secrétaire général de l'ONU a estimé hier que la trêve en Syrie tenait «globalement» malgré des «incidents» isolés, à quelques heures d'une réunion à Genève du groupe de travail chargé de la cessation des hostilités. «Jusqu'à maintenant je peux vous dire que la cessation des hostilités tient, même si nous avons observé quelques incidents», a déclaré Ban Ki-moon à la presse à Genève, en marge de la session annuelle du Conseil des droits de l'Homme. Le groupe de travail («task force») sur la cessation des hostilités «va maintenant essayer de s'assurer que (ces incidents) ne se poursuivent plus et que la trêve continue», a dit le secrétaire-général de l'ONU. La France, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault, avait réclamé dans la matinée que cette réunion ait lieu «sans délai», à la suite d'informations sur la poursuite d'attaques aériennes au cours du weekend. L'émissaire spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a annoncé que la «task force», coprésidée par les Américains et les Russes, se réunirait (hier) au Palais des Nations de Genève. «Il est absolument important, crucial, que les parties tiennent leur promesse» de cesser les combats, a poursuivi M. Ban, en espérant que la trêve se prolonge au-delà des deux semaines prévues. La dernière réunion du groupe de travail s'était tenue samedi après-midi, quelques heures après l'entrée en vigueur de l'accord de cessation des hostilités en Syrie, négocié par Moscou et Washington, avec le soutien de l'ONU. «La preuve de l'arrêt complet des bombardements, c'est l'accès de l'humanitaire partout», a déclaré le chef de la diplomatie française, à l'issue de son entretien avec M.de Mistura. Une nouvelle session de discussions intersyriennes est prévue le 7 mars à Genève, après l'échec d'un premier round début février en raison de l'intensification des bombardements. «Nous travaillons en vue de cette date, mais cela va dépendre bien sûr de la façon dont la cessation des hostilités va tenir et aussi de l'aide Humanitaire», a dit M.de Mistura aux journalistes. Cette trêve intervient cinq ans après le déclenchement d'une guerre qui a fait 270.000 morts et des millions de déplacés et de réfugiés. Elle a été acceptée par le gouvernement syrien, par une centaine de groupes rebelles et par les combattants kurdes. Mais elle ne s'applique pas aux groupes jihadistes comme l'organisation Etat islamique (EI) et le Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al Qaîda, qui contrôlent plus de 50% du territoire syrien. Les jihadistes peuvent donc être frappés pendant la trêve par les forces de Damas, l'aviation russe et la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis.