Le FLN mobilise ses troupes en vue de l'adoption du projet de révision de la Constitution dimanche au Palais des nations, Club des pins. LE secrétaire général du parti, Amar Saâdani, a réuni, hier soir à l'hôtel Sheraton d'Alger, les groupes parlementaires des deux chambres pour les instruire de voter en faveur du Texte malgré que le FLN conteste fortement l'un de ses articles. Il s'agit de l'article 51 qui interdit aux binationaux d'occuper les hautes fonctions politiques et étatiques que le patron de l'ex-parti unique a qualifié de nouveau d'«anticonstitutionnel ». L'orateur a toutefois tenté de minimiser la portée de cette disposition en soutenant que l'avis de son parti a été pris en considération par le dernier Conseil des ministres qui a décidé de consacrer à l'article 51 une loi organique. Pour le reste, Amar Saâdani estime que la nouvelle Constitution met les bases d'un véritable Etat de droit. Mieux encore, le patron du FLN considère que «la nouvelle Constitution est le prélude de l'édification d'une deuxième République ». Voilà une déclaration « «tonitruante «» mais qui ne rassure en rien le vieux parti de l'opposition, le FFS en l'occurrence, qui prône cette revendication depuis des décennies et qui a décidé de boycotter la séance de vote de dimanche. En tout cas, le secrétaire général du parti majoritaire souligne que «la nouvelle Constitution comporte de nouvelles dispositions qui fondent l'Etat de droit et de la justice». «Cette Constitution est un document important promis par le président de la République au peuple. Les libertés et les droits de l'homme y seront consacrés et respectés», a-t-il déclaré devant les parlementaires de son parti. Rappelant que sa formation a participé à toutes les consultations autour du projet, l'orateur précisera que le FLN a fait une quarantaine de propositions, dont 18 ont été prises en compte. Il citera l'officialisation de la langue amazigh, la limitation des mandats présidentiels à deux, le renforcement des prérogatives du Parlement et des droits de l'opposition. Saâdani, lui-même dérouté par le cafouillage autour de la date du vote du projet constitutionnel, croyant qu'il sera adopté aujourd'hui, expliquera aux parlementaires qu'en adoptant la future Loi fondamentale, «la mission sera accomplie envers l'Etat, le peuple, notre engagement politique et notre allégeance au président Bouteflika ». Mainmise sur tous les pouvoirs Dans son intervention, Saâdani n'a pas manqué d'adresser des messages au patron du RND, Ahmed Ouyahia, qui estime que sa formation est majoritaire au Sénat. Le FLN qui a accepté le «nomadisme» de quatre sénateurs qui ont rejoint le groupe du parti, «a parachevé son défi politique d'avoir la majorité au Sénat», a déclaré Saâdani. «Le FLN a la majorité à tous les niveaux. De l'APC à la présidence de la République, en passant par les APW, l'APN et le Sénat, et le Premier ministre qui est un militant», s'est-il félicité, soulignant que le FLN n'est pas pour autant exonéré de sa responsabilité politique de «concrétiser le programme de Bouteflika».