Dimanche matin, une effervescence inhabituelle avait lieu, dans le périmètre du minuscule tribunal de Koléa (cour de Blida). En effet, Abdallah F., 43 ans, chômeur ex-repris de justice, jubilait. Il venait de réaliser qu'il s'en était tiré à bon compte avec la justice, avant la tenue du procès où il est inculpé de faux témoignage, escroquerie, fausses déclarations et trafic d'influence, faits prévus et punis par les articles du code pénal. Fausses déclarations ? A propos de quoi? B.L. avait émis un chèque sans provisions à K. M., d'un montant de l'ordre de six milliards de centimes. La plainte est déposée début janvier 2005. Quelques heures plus tard, Abdallah F. se présente devant les éléments de la PJ pour accuser K.M. la victime, de l'émission d'un chèque en bois, de lui avoir «graissé la patte» en vue de subtiliser deux chèques avec le cachet de B.L. présumé inculpé de ce délit (sans provisions). Chez le procureur, coup d'éclat ! Coup de théâtre ! Renversement de situation. La garde a vue a joué ! Abdallah F. craque et crache le morceau: «Non, K. M. que je ne connais pas ne m'a jamais payé ni envoyé pour subtiliser un quelconque chèque du bureau de B.L., chez qui j'étais employé, il y a un bon bout de temps. Je regrette le faux témoignage. Je n'aurais jamais dû faire de fausses déclarations». Sur ce, le procureur de la République inculpe B. Laïd et Abdallah F. d'escroquerie, faux témoignage, trafic d'influence et fausses déclarations, le tout appuyé d'un contrôle judiciaire. Ainsi, encore une fois, la justice que beaucoup décrient, s'est avérée, via le parquet, imperturbable et ce ne sont pas des individus nés de la dernière pluie qui nous contrediront.