L'administration du président Barack Obama a laissé ouverte vendredi soir la possibilité qu'un procès du 11-Septembre se déroule devant la justice militaire et non devant un tribunal civil de New York comme cela était auparavant envisagé. «En fin de compte, quel que soit l'endroit où ce procès aura lieu, devant quelque juridiction que ce soit, ce qu'il faut, c'est que cela ait lieu de façon aussi transparente que possible en respectant toutes les règles», a déclaré le ministre de la Justice, Eric. «Si nous faisons cela, je ne suis pas sûr que l'endroit ou la juridiction revêtent une si grande importance», a poursuivi M.Holder. Interrogé au cours de son point de presse quotidien, le porte-parole de la Maison-Blanche, Robert Gibbs, a lui aussi refusé d'exclure que cinq détenus de Guantanamo accusés d'avoir organisé les attentats du 11 septembre 2001, dont le cerveau présumé des attaques, Khaled Cheikh Mohammed, puissent être jugés par un tribunal militaire d'exception. «Il y a un ensemble de choses qui sont examinées, en particulier la sécurité et les inquiétudes des habitants de New York sur la logistique, dans le processus de décision», a affirmé M.Gibbs. A l'inverse, la puissante association de défense des libertés civiles, l'Aclu, a exhorté l'administration Obama à «garder le cap et organiser le procès du 11-Septembre devant des tribunaux fédéraux» civils, dans un communiqué diffusé vendredi. «Les accusés au procès du 11-Septembre et les autres personnes accusées d'activités terroristes sont avant tout des criminels. C'est comme cela qu'ils doivent être traités, et non comme des combattants. Ces affaires doivent rester dans l'enceinte de tribunaux fédéraux» civils, a jugé Jameel Jaffer, chargé des questions de sécurité au sein de l'Aclu. L'administration Obama avait opté en novembre pour la tenue d'un procès civil devant un tribunal de Manhattan à New York afin de juger les instigateurs présumés de ces attentats qui ont fait près de 3000 morts. Mais elle a changé de position fin janvier face à l'opposition d'élus, dont le maire de la ville Michael Bloomberg, à la tenue d'un événement d'une telle portée à proximité du site des Tours jumelles. Certains membres du Congrès veulent tout bonnement interdire aux accusés de mettre le pied sur le sol américain. Dimanche dernier, M.Obama avait affirmé que «rien n'était exclu» pour organiser le procès. «Nous nous déciderons après des consultations avec toutes les autorités compétentes», avait-il dit. Selon M.Gibbs, la décision sur le lieu du procès a été laissée au ministère de la Justice, mais M.Obama s'est de plus en plus impliqué dans le processus de décision alors que les élus du Congrès essayaient d'empêcher la tenue d'un procès civil.