Alors que le film l'Oranais était diffusé il y a quelques jours sur Canal+, la chaîne privée El Djazairia TV a diffusé hier l'avant-dernier film algérien de Lyès Salem «Mascarades». C'est la première chaîne de télévision algérienne à diffuser cette production franco-algérienne, qui a été tournée en Algérie avec une bonne participation de l'argent du contribuable algérien. En principe, c'est le vendeur du film à l'étranger Urban Legand, qui appartient à Frédéric Corvez et Mathieu Piazza, qui a cédé les droits du film à la chaîne privée algérienne. Il faut dire que la majorité des films algériens coproduit avec la France a des distributeurs et des vendeurs français. Les plus connus sur la place c'est Pyramide distribution, Sophie Dulac distribution, les films du Losange ou encore Memento Films International. Ces agences qui gagnent beaucoup d'argent en revendant des films algériens ou coproduits avec la France, tentent de gagner de nouvelles niches en Algérie avec l'arrivée des télévisions privées. Mais malheureusement, la majorité des chaînes de télévisions privées n'achètent pas les films algériens. Même la télévision publique l'Entv a cessé d'acheter des films pour ses chaînes satellitaires. La majorité des films qu'elle achète à l'étranger, est diffusée sur la terrestre à des prix beaucoup moins importants que ceux qui sont utilisés sur le réseau satellitaire, mais conscient que les télévisions privées algériennes ont un potentiel, elles proposent des prix au rabais, surtout que les films algériens ne concurrencent pas le marché européen en diffusant le film sur la région Mena (Middle Est Nort Africa). Cependant, combien coûtent les droits des films algériens sur une télévision étrangère? Sur Nessma TV par exemple, les droits d'une diffusion des films algériens étaient cédés entre 500 et 2000 euros selon l'importance et l'année de la production du film. Nessma TV avait obtenu la participation de plusieurs films algériens qui étaient pourtant produits par la télévision algérienne, mais qui n'ont jamais été diffusés. C'est le cas notamment des films de Nadir Moknache, de Merzak Allouache ou encore de Bachir Derrais. Pour «Masacades», le film aurait été cédé à 2000 euros pour une diffusion. C'est assez cher pour un film qui a plus de 4 ans. Mais El Djazairia TV qui a lancé une émission de ciné-club «Nadi Echachat» avec un animateur inconnu et un critique de cinéma célèbre sur la scène cinématographique algérienne Ahmed Bedjaoui, il était presque important de meubler cet espace culturel avec des films algériens récents et de qualité. Cette émission qui a le mérite de montrer des films qu'on n'a pas vus pourra ainsi profiter du vide du cinéma algérien sur le petit écran pour montrer des films que le téléspectateur algérien n'a jamais pu voir dans les salles. [email protected]