Un secteur qui exporte 117 produits fabriqués en Algérie sont interdits d'importation. De nombreuses personnalités du secteur de la pharmacie dans sa déclinaison d'officine, ont pris part hier à Alger à la tenue de la Journée nationale pharmaceutique organisée chaque année par le Syndicat national algérien des pharmaciens d'officines (Snapo). Cette assemblée a été l'occasion pour le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, de cerner la situation de ce secteur et d'annoncer un prochain système de codification des médicaments qui sera mis en service incessamment. Lors d'une brève intervention en fin de matinée, le ministre de la Santé Boudiaf, qui n'a pas assisté au début des travaux du Snapo, a précisé que ce nouveau système de réglementation sera «un espace conséquent pour la profession». Il dira par ailleurs que la question pour le secteur est, «comment l'assainir?». Il s'est cependant félicité qu'il n'existe «aucun problème de fond avec les pharmaciens nationaux». Boudiaf a indiqué que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a instruit les décideurs du secteur de «porter la production de médicaments à hauteur de 70% d'ici fin 2017» et «d'échafauder une plate-forme d'exportation». Le ministre a également regretté en informant que «lors d'une tournée d'inspection récente, il a été constaté que certaines officines ne fonctionnaient qu'avec de «simples» vendeurs en l'absence d'un pharmacien professionnel». Parlant de la modernité des officines algériennes, il dira que «10.000 pharmacies étaient connectées au réseau reliant hôpitaux, médecins et pharmaciens...» et autres acteurs du secteur tels que le ministère. Le programme de cette journée de travail et de rencontres, a été marqué par les interventions de différents spécialistes en la matière. En sus de l'intervention du président du Snapo, on relèvera celle du Pr Kamal Kezzal, directeur général de l'Institut Pasteur d'Algérie, qui a parlé du rôle de cette institution dans «la prévention, la référence et la production». Les autres thèmes présentés sont, entre autres «Le marché du médicament en Algérie» et «Le côté social du secteur à travers la politique nationale de remboursement du médicament», étayés par le DG de la sécurité sociale, Dr Djawad Bourkaib et «Le rôle des mutuelles», présenté par le DG de la Casnos et néanmoins président du Conseil national des mutuelles. Au 31 décembre 2015, on comptait 143 unités opérationnelles dans la fabrication du médicament et 246 projets d'investissements en maturation, sinon en début d'exécution. La nomenclature des médicaments autorisés s'élève à 4269 produits dont 2210 locaux et 1915 importés. Les opérateurs privés étaient au nombre de 314 en 2015 dont 68 dans la fabrication locale. Il existe 9600 officines de pharmacie en Algérie et 665 distributeurs-grossistes dont 150 opérationnels. Il faut dire que la facture des médicaments est de plus en plus moindre au vu du vieillissement de la population, d'un meilleur accès aux soins et à l'accroissement de l'espérance vie dans le pays. A cela vient s'ajouter la multiplication par cinq du volume de fabrication locale en l'espace de 10 ans qui contribue à un taux de 44,98% des besoins nationaux. Une baisse des importations de l'ordre de 07% a été, pour la;première fois, enregistrée en 2014 alors que la fabrication locale a augmenté de 14,61% avec une augmentation sensible du générique. Les exportations étaient destinées vers 15 pays en 2015 dont deux asiatiques, la Jordanie et la plus grande partie vers les pays africains. Une liste de 117 produits, fabriqués en Algérie, sont interdits d'importation.