Said Djellab, directeur intérimaire du commerce extérieur, a indiqué, hier aux débats du FCE, que deux cellules d'écoute ont été mises en place pour prendre en charge les problèmes des exportateurs. Invité hier aux «Débats du FCE», Saïd Djellab, directeur général par intérim du commerce extérieur au ministère du Commerce, a déclaré que le commerce extérieur de l'Algérie ne va pas bien. Evoquant un déficit de plus de 4% de la balance des paiements, il a qualifié l'économie algérienne de «vulnérable». «L'économie algérienne est vulnérable. Beaucoup doit être fait pour sa remise sur les rails. Pour ce faire, nous avons pris des mesures d'urgence, comme par exemple la mise en place des contingents quantitatifs et des licences d'importation. Ces mesures commencent à donner des résultats. Les importations sont passées, au premier trimestre 2016, de 8.2 milliards de dollars à 7.8 milliards On a également mis en place des mesures dynamiques qui portent notamment sur la protection et la promotion de la production nationale et les exportations», a-t-il déclaré. Néanmoins, a précisé M.Djellab, il ne s'agit pas seulement de réduire les exportations d'autant plus que, comme l'a précisé Redha Hamiani dans une intervention lors de cette rencontre, «80% des importations servent pour alimenter l'économie nationale soit en équipements, soit en inputs et que 20% seulement des produits importés sont destinés à la consommation». «La solution n'est pas que de réduire les importations, mais de diversifier l'appareil productif national et d'encourager l'exportation. De plus, il ne faut pas que les exportations se basent seulement sur les excédents. On doit avoir une politique d'exportations pérenne et cohérente,» a relevé dans ce sens M.Djellab. De plus, chose nouvelle, en vue de pousser dans ce sens, deux cellules d'écoute, une au niveau du ministère du Commerce et une autre au niveau du Premier ministère ont été mises en place pour prendre en charge les problèmes sectoriels et intersectoriels que rencontrent les exportateurs. Ces deux cellules sont, selon Saïd Djellab, très efficaces car, «à chaque rencontre avec les exportateurs, des décisions sont prises séance tenante en vue de leur régler leurs problèmes». Ce dernier a cité, à cet effet, l'exemple de l'exportation de 2 300 tonnes de pomme de terre ces trois derniers mois grâce aux nouveaux mécanismes installés alors que l'Algérie n'a jamais exporté plus de 700 tonnes par le passé. Par ailleurs, interpellé sur les difficultés que rencontrent les exportateurs, notamment le délai de rapatriement des devises lors des transactions internationales qui est de 180 jours, M.Djellab a reconnu que ce délai ligote les opérateurs algériens en les mettant en position de faiblesse par rapport à leurs concurrents, dont les Egyptiens qui bénéficient d'un délai d'un an. L'autre obstacle à l'exportation qui a été abordé, c'est la cherté du transport. A une question de L'Expression sur ce point, il a été indiqué que «le transport maritime algérien coûte 40% plus cher que chez nos voisins tunisiens et marocains». «Le transport maritime coûte 40% plus cher en Algérie qu'au Maroc et en Tunisie. L'Algérie perd beaucoup en faisant recours aux compagnies de transport étrangères. La part algérienne en la matière est inférieure à 3%. Pour manque de concurrence dans ce secteur, l'Algérie perd beaucoup d'argent», a expliqué M.Abdessamed, membre du FCE qui a modéré le débat. Enfin, faisant étalage des différentes potentialités dont dispose l'Algérie et qui sont à même de lui permettre de diversifier son économie et d'encourager ses exportations, notamment dans l'agriculture et l'agro-industrie, Saïd Djellab a plaidé pour la jonction des efforts de tous les acteurs économiques et des agents institutionnels.