Dans le cinéma algérien, de nouveaux talents animés d'une volonté farouche de réussir, émergent et ce, en dépit de la rareté des productions. Nibel, jeune comédienne de 22 ans, en est une. Dotée d'un talent exceptionnel, elle est souvent présente sur les écrans de télé ces dernières années. Révélée au grand public par la production Nass M'lah City, elle est à présent en tournage à Béjaïa. Sur les plateaux ou en privé, le même sourire anime son visage. Nous l'avons rencontrée à Béjaïa en marge des séances du tournage du film Le fils de l'entrepreneur. Elle a bien voulu nous entretenir sur son parcours, ses projets et bien évidemment le film où elle tient le rôle principal. L'Expression: Qui est Nibel? Nibel:C'est une jeune fille de 22 ans, issue d'un milieu assez modeste dans l'Algérois. Je suis l'aînée d'une famille de cinq enfants. Je suis étudiante à l'université, en 4e année de journalisme (communication). Comment es-tu venue au cinéma? Très jeune, j'ai exercé le métier de mannequin. Mais très vite je me suis intéressée à la musique. Un intérêt suscité par une guitare qui m'a été offerte par un ami. Me voilà aujourd'hui au cinéma, qui reste pour moi un art exceptionnel. Le fils de l'entrepreneur n'est pas ton premier film? Tout à fait ! j'ai interprété le rôle d'Ibtissam (fiancée de Hassouna) dans l'épisode Taille mannequin dans le film Nass M'lah City. Puis celui de Saoussam dans l'épisode A l'Egyptienne du même film qui, je dois l'avouer, m'a révélé au grand public. La journaliste, avait un autre rôle dans l'épisode Bayana Jonce et Mister Savailet. Cela aux côtés d'autres rôles, dont celui de Samah dans le film La toile tatouée d'Achour Kassaï. Depuis quelques jours je suis sur les plateaux du film que produit M. Roubèche intitulé Le fils de l'entrepreneur. Parlons si vous le voulez bien de ce film. D'abord le personnage que tu interprètes. J'interprète le rôle de Nardjasse, une lycéenne de 16 ans. Belle et éduquée mais pauvre et démunie. Elle est victime d'un malentendu entre sa copine et sa mère puis d'un mariage forcé avec un entrepreneur riche de 50 ans dont le fils tombera amoureux d'elle. Un soir après l'accouchement de Kamel (nouveau-né), Hicham, le fils l'entrepreneur, arrive désirant fortement Nardjasse. N'ayant pas supporté cette pression, elle abandonne son bébé et s'enfuit de la maison pour atterrir dans un cabaret où elle chantera plusieurs années durant. La tournure de l'histoire se produira 22 ans après? Oui! Son fils Kamel ayant entre-temps grandi, sera séduit par la voix de la chanteuse du cabaret qu'il fréquente et qui n'est autre que sa mère. Il en tombera amoureux et tentera une liaison. Mais un contrôle routier de la police révèlera toute la vérité. Les deux êtres se reconnaîtront. Le fils quitte alors le pays, et la mère, perdue dans ses souvenirs, retourne chez ses parents. Une belle histoire en somme? Oui, c'est un scénario exceptionnel et émouvant écrit par Mme Nadia Drablia à partir de faits réels dans un milieu sans pitié ni pardon, mais l'attachement à notre foi a évité le pire. Ce film m'a donné la chance de vivre dans la peau d'un personnage issu d'une couche sociale défavorisée qui a connu la pauvreté et qui l'a conduit vers d'autres vices dans la vie sombre des cabarets.