Aucun pays au monde ne reconnaît la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Fidèle à sa position de principe par rapport à la question sahraouie, l'Algérie vient encore une fois de réitérer, par la voix de son représentant permanent à l'ONU, le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Intervenant, jeudi soir devant la commission de l'ONU chargée de la décolonisation, Abdallah Baali, a estimé que le Maroc «peut encore revenir à la légalité internationale» en appliquant le Plan Baker pour l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. Le ton adopté par Baali sonne comme une mise en garde. «Il est encore temps pour le royaume du Maroc de revenir à la légalité internationale, c'est-à-dire au Plan pour l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». Avant de poursuivre que «le Plan Baker, que le Conseil de sécurité a endossé à l'unanimité de ses membres en juillet 2003 représente, du point de vue du secrétaire général (de l'ONU, M.Kofi Annan), la solution politique optimale pour le règlement du conflit du Sahara occidental», rappelle le représentant de l'Algérie à l'ONU. En réponse à la thèse marocaine, faisant du territoire sahraoui une «province marocaine», Baali a tenu à préciser que «le Sahara occidental n'est pas une province marocaine qui aspire à plus d'autonomie, mais un territoire non autonome (...) illégalement occupé qui reste encore à décoloniser». Pour Baali, «toutes les arguties auxquelles peut recourir le Maroc pour tenter de justifier son occupation du territoire ou les fausses solutions qu'il peut proposer pour se dérober à ses obligations internationales ne pourront rien y changer», martèle-t-il. D'autant plus poursuit le diplomate algérien, «aucun pays au monde ne reconnaît la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental» et que «ni le peuple sahraoui ni la communauté internationale ne sont prêts à baisser les bras et à se soumettre à la politique du fait accompli». A noter que les manoeuvres dilatoires du Maroc ont toujours été à l'origine de la non-application des résolutions internationales. D'ailleurs, depuis le cessez-le-feu conclu en septembre 1990 entre le Front Polisario et le Maroc, en vue de la mise en oeuvre du referendum d'autodétermination, «ni le Plan de règlement, dûment approuvé par le Conseil de sécurité, ni les accords de Houston de 1997, ni le Plan Baker n'ont pu à ce jour être mis en oeuvre» en raison des tergiversations du royaume chérifien. Il est donc clair que le dossier du Sahara occidental est plus que jamais d'actualité. Pour preuve, un vaste mouvement de solidarité s'organise, au cours des derniers jours à travers les principales capitales du monde C'est le cas en Italie, où un sit-in se tiendra le 15 octobre devant l'ambassade du Maroc à Rome, à l'appel d'associations de solidarité avec le peuple sahraoui, qui appellent tous les amis et sympathisants de la cause sahraouie à une large participation. Par ailleurs, des parlementaires, élus locaux et représentants d'organisations humanitaires ainsi que des associations de solidarité avec le peuple sahraoui ont participé à cette initiative à Rome, Florence, Gênes et Bologne, Mantova... pour témoigner leur solidarité avec les prisonniers sahraouis et réclamer la «fin du calvaire vécu par un peuple contraint à l'exil et confiné au statut de réfugiés». Cependant, la voie d'un règlement juste de la question sahraouie conformément à la légalité internationale, demeure ouverte. Et la récente nomination par M.Annan d'un nouveau représentant personnel pour le Sahara occidental, M.Peter Van Walsum, «peut être l'occasion d'une relance réelle de la dynamique de la paix.», affirme Baali.