Demain, les touristes emprisonnés auront passé deux mois à Illizi «malgré eux». Bonne nouvelle pour les cinq Allemands emprisonnés à la suite de la plainte déposée contre eux pour vol d'objets archéologiques protégés: ils pourront retrouver leur liberté demain, à la veille de la célébration de la fête de l'Aïd El Adha, fête religieuse musulmane. La Radio algérienne, reprenant une source près du tribunal d'Illizi, annonce que ce dernier a rejugé cette affaire en appel, la réduisant à deux mois, peine que les Allemands auront purgée le 20 janvier. Les cinq touristes allemands, trois hommes et deux , âgés entre 32 et 53 ans, avaient été condamnés à trois mois de prison ferme, le 22 novembre, à l'issue d'un procès très médiatisé, en plus d'une assez forte amende. Portés disparus depuis le 17 novembre, ils avaient été retrouvés le 20 novembre à 95 km de la ville de Djanet, «en possession de pièces archéologiques protégées qu'ils avaient subtilisées du Parc national du Tassili», avait affirmé le ministère algérien de l'Intérieur. Heilmelier Ernest, Lehmann Dirk, Garhmer Wolfgang, Kellnier Elfred et Wolf Elisabeth ont été retrouvés à bord de leur véhicule dans la région d'Erg Edmer à l'intérieur du Parc national du Tassili. Leur disparition avait fait craindre un enlèvement similaire à celui dont avaient été victimes 32 touristes européens en 2003 par des islamistes armés du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc). L'avocat des touristes allemands avait affirmé au lendemain de la condamnation des Allemands, que ses clients ont «fait les frais d'une trop forte médiatisation liée au rapt terroriste», ce qui pouvait signifier que, sans le battage médiatique qui a suivi leur disparition, puis leur «réapparition», ils n'auraient pas été très inquiétés et encore moins condamnés. le Parc national du Tassili, qui s'étend sur plus de 80.000 km2 à l'est du massif central saharien, comporte de nombreux sites archéologiques classés comme patrimoine mondial de l'Unesco, et souvent, des filières locales de trafic d'objets archéologiques s'adonnent à des ventes ou à des trocs avec des touristes européens, commerce qui a complètement appauvri les richesses archéologiques et anthropologiques locales.