Le parti de M. Hocine Aït Ahmed a tenu à saluer «la maturité politique» des citoyens. Plus de quarante huit heures après la signature de l'accord gouvernement-archs, le parti du Front des forces socialistes qui, il y a quelques jours, qualifiait cette rencontre de «non-événement» a rendu public, hier, un communiqué dans lequel il considère que la feuille de route du chef du gouvernement «est une simple mise en scène qui ne sera d'aucun apport aux citoyens et à la démocratie». Le parti de M.Hocine Aït Ahmed, a par ailleurs, tenu à saluer «la maturité politique» des citoyens et des familles des victimes du Printemps noir, lesquels, dira-t-il, «ont su comment faire de l'accord entre le chef du gouvernement et les faux représentants de la population un non-événement». Allusion faite à la revendication portant révocation des élus et sachant que la plupart des assemblées locales en Kabylie sont gérées par ses élus, le FFS «appelle ses militants, ses élus ainsi que les citoyens à rester vigilants et à ne pas répondre aux provocations sournoises du pouvoir». Pour la formation de M.Aït Ahmed, il ne fait aucun doute que «la finalité du pouvoir à entretenir le flou et la confusion au sein de la population ( ...) à travers cette nouvelle séquence du long feuilleton de faux dialogues (...) est d'empêcher toute émergence politique et démocratique». L'appréciation du FFS est somme toute normale, connaissant ses positions affichées depuis le déclenchement des événements du Printemps noir de Kabylie, à l'égard du mouvement citoyen qu'il qualifie de création du pouvoir, destinée à «casser» les partis politiques de la région. C'est aussi, en faisant fi de l'appel des archs en faveur du boycott des élections locales que le plus vieux parti de l'opposition s'est présenté à ce scrutin. L'argument brandi, dès lors était de faire échec aux «aventuriers» et aux «rentiers» de tout bord. Une attitude qui n'a pas manqué d'attirer au FFS les foudres de la population qui n'hésitait pas à évoquer un «deal» entre M.Aït Ahmed et le pouvoir. Même si cette hypothèse a été démentie à plusieurs reprises par le secrétariat national de cette formation. Quant à la gestion des assemblées élues, il est tout de même aberrant que le FFS qui ne cesse, pourtant d'appeler à davantage de prérogatives aux élus, s'accroche encore à ses élus, dans une région où d'autres facteurs hostiles viennent se greffer à la situation de blocage. Par ailleurs, le FFS qui arrive à peine à surmonter sa crise, estime qu' «au gré des conjonctures et pour créer les diversions politiciennes, le pouvoir fait et défait ses propres supplétifs». La situation sociale, notamment la grogne qui touche certains secteurs d'activité, le FFS considère que cette «effervescence politique caractérisée par une dissidence citoyenne qui s'élargit de jour en jour sont des indicateurs les plus fiables de la situation de crise que vit notre pays». Les travailleurs, enseignants, étudiants et militants des droits de l'homme, poursuit le communiqué du FFS, «font face quotidiennement aux restrictions de tout genre» Enfin, pour un véritable retour à l'exercice des libertés d'opinion, d'expression et d'organisation, «le FFS exige la libération de l'ensemble des détenus d'opinion, notamment ceux de Ouargla, Ghardaïa et Bordj Bou-Arréridj ainsi que la libération inconditionnelle des étudiants arbitrairement incarcérés». C'est là, la seule voie pour l'avènement de la «deuxième République» conclut le communiqué du FFS qui appelle les Algériens à mener un combat pacifique pour la concrétisation de cet objectif.