Le conseil de wilaya du Cnapeste s'est réuni hier, en session extraordinaire, pour discuter des formes de soutien à retenir dans le bras de fer qui oppose le ministère de l'Education nationale aux enseignants contractuels bloqués au niveau de Boudouaou après une longue marche qui les aura conduits de Béjaïa jusqu'à la périphérie d'Alger. Les membres du conseil ont tenu à rendre hommage aux actions de solidarité d'abord humaines, entreprises par les syndicalistes de la wilaya de Bouira, lors du passage des marcheurs sur le territoire de la wilaya où ils ont marqué quatre arrêts au niveau de Chorfa, Bechloul, Bouira et Kadiria. Même si certains membres de ce conseil ont saisi l'occasion pour faire des procès d'intention au bureau de la wilaya, accusé d'avoir privilégié le volet matériel dans son soutien, d'avoir été trop discret dans son action. Pour le coordinateur de wilaya, il fallait répondre à l'urgence, prendre les décisions pratiques et apporter dans l'immédiat un soutien logistique sans calculs. La majorité s'est accordée à reconnaître le bon sens et la sagesse du coordinateur de wilaya qui n'a pas voulu engager le syndicat dans un conflit avec la tutelle surtout que le problème est d'une envergure nationale. Pour un membre du conseil national, la solidarité et l'accompagnement s'imposent mais ne doivent pas pousser le syndicat droit dans le mur. «Les contractuels qui sont d'abord des collègues se sont réunis dans un conseil national représentatif. Les discussions entre ce comité et le ministère de tutelle sont en cours et peuvent aboutir à un dénouement. Il est de notre devoir de temporiser et aucune action n'est utile pour le moment. Toute action d'envergure doit être prise au niveau national surtout que le problème concerne toute l'Algérie.» Ce positionnement s'est voulu une réponse aux partisans d'un arrêt des sit-in et une marche localement, actions proposées par une aile du syndicat de l'enseignement. Les présents ont aussi attiré l'attention et demandé plus de prudence, surtout que des partis aux objectifs jusqu'à présent inavoués tentent de récupérer le mouvement. Comme tout le monde l'aura remarqué, des politiciens se sont mêlés à la marche et se sont empressés de paraître sur les écrans des médias pour, certes soutenir le mouvement et défendre une revendication légitime, mais aussi pour se lancer dans une campagne électorale prématurée. Dans son bilan, le coordinateur de la wilaya de Bouira du Cnapeste a fait étalage de la présence permanente des délégués syndicaux tout au long de l'itinéraire apportant aide matérielle et soutien moral aux marcheurs. S'agissant des propositions faites pour confirmer et consolider ce soutien, surtout que Bouira compte plus de 500 cas tous paliers d'enseignement confondus. Certains représentants et délégués ont suggéré des arrêts d'une journée par semaine jusqu'à la satisfaction de la principale et unique revendication, à savoir l'intégration. D'autres ont opté pour une journée de protestation dès ce jeudi devant le siège de la direction de l'éducation, d'autres ont demandé de revenir aux assemblées générales pour plus d'adhésion à toute forme de protestation. Après plusieurs heures d'un débat passionné, l'ensemble s'est aligné derrière la nécessité de recourir au conseil national et son organe exécutif, le bureau national, qui devront retenir la forme de soutien la plus pratique surtout que nous sommes à quelques jours des examens de fin d'année et surtout face à l'obligation de préserver l'intérêt des élèves sans toutefois abandonner à leur sort une catégorie d'enseignants qui dans les moments difficiles ont servi l'Ecole algérienne. Le bureau de wilaya du Cnapeste de Bouira rendra publique une déclaration dans les heures à venir. Les participants ont demandé à la direction du syndicat d'éviter de tomber dans le piège tendu par les récupérateurs politiques.