Le recours à des actions de grève n'est pas à écarter d'autant plus que les syndicats du secteur commencent à se manifester. Les enseignants contractuels et vacataires de Béjaïa étaient hier, à leur deuxième jour de protestation devant le siège de la direction de l'éducation de wilaya en soutien à leurs camarades, dont la marche a été stoppée à Boumerdès et qui ont entamé leur grève de la faim. Les enseignants de Béjaïa ont, par cette action symbolique, exprimé leur solidarité et leur soutien indéfectible à leurs camarades qui ont déjà parcouru plus de 200 km depuis la ville de Béjaïa vers la capitale où ils devaient entamer leur grève de la faim. Hier, des rencontres entre enseignants ont eu lieu dans plusieurs établissements scolaires de la wilaya. Le recours à des actions de grève n'est pas à écarter. D'autant plus que les syndicats du secteur commencent à se manifester. Si pour la fédération du Snapap le soutien ne date pas d'hier, pour d'autres par contre, il ne fait que commencer. Hier, le responsable de l'Unpef a fait part de son soutien aux grévistes dans la quête de leurs droits et se prononce pour leur intégration sans conditions. La fédération du Snapap a dénoncé la fuite en avant de la ministre de tutelle Benghebrit quant à la satisfaction des revendications des contractuels. On apprend par ailleurs que plusieurs délégations d'enseignants contractuels ont rejoint les grévistes de la faim. La marche de la dignité entamée par le collectif des enseignant(e)s contractuels depuis le 27 mars 2016 à partir de Béjaïa vers Alger sur plus de 200 km, soutenue par des syndicats, la Laddh, des associations de la société civile et de la population est bloquée depuis lundi par les forces de sécurité à Boudouaou, wilaya de Boumerdès pour l'empêcher de rejoindre Alger. A ce sujet, la Laddh condamne avec force cette interdiction, contraire aux textes de lois et aux engagements du gouvernement qui a pourtant ratifié tous les instruments du droit international des droits de l'homme et voté récemment au Conseil des droits de l'homme la résolution portant sur le droit aux manifestations publiques et pacifiques. Le mouvement des enseignant(e)s contractuels qui «a démontré sa maturité et son caractère purement pacifique et citoyen et ce, le long de la marche au prix d'une épreuve qui a gagné la sympathie de la population et de la société civile mérite d'être écouté et pris en charge», estime la Ligue, qui tout en restant solidaire avec le mouvement «prend à témoin l'opinion nationale et internationale de cette situation et interpelle les pouvoirs publics à s'abstenir de l'utilisation de la force contre des marcheurs déjà à bout de souffle après cette pénible épreuve» comme elle interpelle «le gouvernement à lever toutes les contraintes liées à l'exercice des droits de manifestation, de réunion et d'organisation». Une réunion devait regrouper hier soir au Cddh de Béjaïa des syndicats et la société civile pour décider des actions de soutien à entreprendre plus largement en faveur des grévistes de la faim.