Conforté par une croissance incontestable dans le secteur industriel, le ministre Bouchouareb déclinera les grandes lignes du nouveau Code de l'investissement. L'Assemblée populaire nationale (APN) reprendra, aujourd'hui, ses travaux en séance plénière consacrée aux questions orales adressées à des membres du gouvernement, a indiqué hier, un communiqué de l'Assemblée. Les questions seront adressées au Premier ministre (deux questions), au ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales (deux questions) ainsi qu'au ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale (deux questions), selon la même source. Par ailleurs, le nouveau Code de l'investissement sera dévoilé par le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb qui exposera les grandes lignes de ce projet devant la commission économique de l'APN. Le foncier, la lenteur des procédures administratives et les crédits sont autant de problèmes qui vont être soulevés lors de cette réunion. M.Bouchouareb va faire un état des lieux de son secteur. Selon les derniers chiffres de l'ONS, le rythme de croissance de la production industrielle du secteur public national, hors hydrocarbures, s'est élevé à 3,9% en 2015 par rapport à 2014 grâce à la reprise d'activité de plusieurs industries manufacturières et malgré la baisse d'autres. En 2014, le secteur public industriel, hors hydrocarbures, avait enregistré une croissance annuelle de seulement 1,6% par rapport à 2013. L'indice de la production industrielle représente l'évolution en volume de la production du secteur public national sur une année. Le secteur public industriel, toutes activités confondues, a enregistré une croissance de 1,8% l'année dernière, soit moins qu'en 2014 quand ce taux avait atteint 3,9%. A l'inverse, le secteur des industries manufacturières seules est passé d'une situation de décroissance en 2014 (-1,3%) à une situation de croissance en 2015, même si elle est très légère (+0,3%). Ces chiffres confortent le ministre de l'Industrie à poursuivre ses efforts en vue de relancer ce secteur et mettre un terme à la dépendance aux hydrocarbures. Par ailleurs, cette réunion coïncide, avec l'affaire des «Panama Pappers». Le passage du ministre aujourd'hui devant la commission économique sera une opportunité pour les députés pour demander des clarifications. «Les deux sujets sont indissociables, on ne peut pas parler d'investissement sans évoquer le transfert des capitaux à l'étranger», a soutenu le député Naâmane Laouer de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV). Contacté par nos soins, ce député estime qu' «il est de son devoir, en tant que membre de la commission, de poser des questions sur des dossiers importants qui concernent la gestion des biens publics». Les députés seront nombreux à se présenter à la réunion pour interroger le ministre sur les faits. Le Parti des travailleurs, qui a mené une campagne contre le ministre de l'Industrie, ne va pas rater l'opportunité pour lui tomber dessus. Son député Smail Kouadria a mené une initiative auprès des députés autour de cette question. «On parle de transferts de devises en 2015. Il s'agit d'un ministre qui est en poste. On l'interroge car il y va de notre crédibilité. C'est à lui de répondre (...)», avait déclaré M.Kouadria à TSA. «Les députés sont en train de se concerter pour interpeller en force le ministre sur ce scandale», a affirmé le porte-parole du Parti de la justice et du développement, Lakhdar Benkhelaf. Joint par téléphone, ce député soutient qu'avant de débattre du projet de loi sur l'investissement, le ministre doit faire table rase de ce scandale dans lequel il est impliqué. Il y a lieu de rappeler qu'au lendemain de l'éclatement du scandale «Panama Papers», le ministre a réagi par le biais de la Compagnie d'études et de conseil (CEC). «La société appartenant à M. Bouchouareb Abdessalem, ministre de l'Industrie et des Mines, la 'Royal Arrival Corp'', a été créée à l'initiative de la Compagnie d'études et de conseil (CEC) pour gérer son patrimoine privé, mais n'a jamais été active et ne possède aucun compte bancaire», a affirmé la CEC dans un message parvenu à l'APS lundi dernier. La CEC mandatée pour agir pour le compte de M.Abdessalem Bouchouareb, a confirmé qu'elle est «à l'initiative de la création de la société Royal Arrival Corp dont la constitution s'est faite en toute transparence».