Le Premier ministre, Manuel Valls, a déclaré que le développement du partenariat d'exception liant les deux pays implique aussi d'offrir la possibilité aux entreprises algériennes de «trouver naturellement le chemin de la France». «La coopération ce n'est pas que des mots», disait hier le Premier ministre français. Manuel Valls a bien résumé l'itinéraire des relations entre les deux pays. Le sommet intergouvernemental qui s'est tenu ces dernières quarante-huit heures a remporté son lot de projets. Au total, 26 accords de partenariat, dont le montant global n'a pas été révélé, ont été conclus à l'issue de ce rendez-vous annuel. Contrairement aux années précédentes, le partenariat ne se limite pas uniquement à quelques secteurs, mais il brasse tous les domaines. Signés en présence des Premiers ministres des deux pays, ces accords portent sur du consistant, à savoir développer l'industrie solide pour encourager les exportations. Dans l'agroalimentaire, le premier accord concerne la création d'un joint-venture pour la production d'engrais phosphatés et l'aliment de bétail en partenariat entre l'entreprise Manadjim El Djazaïr (Manal), filiale du groupe Asmidal, et le groupe français, Roullier. La future usine de valorisation de phosphate devrait être implantée à Oued El Kebrit (Tébessa). Le deuxième accord porte sur la création d'une usine pour la production industrielle, le conditionnement et la commercialisation en Algérie et à l'international des produits de la marque Lesieur (groupe Avril), spécialisé dans l'agroalimentaire. Ce projet sera réalisé en partenariat entre Lesieur et le groupe algérien Djaâdi. Le troisième accord concerne le secteur du transport et il porte sur l'extension de l'activité de l'usine d'assemblage et de maintenance de tramways (Cital), inaugurée en mai 2015, à l'engineering, la fabrication et la maintenance d'autorails en vue de destiner une partie de la production à l'exportation. Ce joint-venture est le fruit d'un partenariat entre l'Entreprise de constructions de matériels et d'équipements ferroviaires (Ferrovial), l'Entreprise du métro d'Alger (EMA) et la société française Alstom. Le projet d'une usine Peugeot, qui devait être conclu, durant cette visite, a été reporté. L'hôte de M.Sellal a exprimé, hier à Alger, la volonté de son pays d'appuyer l'Algérie dans sa démarche de diversification économique, tout en insistant sur les potentialités d'un partenariat bilatéral dans des secteurs «stratégiques» comme la santé, l'agroalimentaire ou les transports. «L'Algérie s'est engagée dans un processus de diversification de son économie. Le contexte n'est pas facile, mais nous sommes là pour réussir ensemble et pour vous aider également à réussir», a déclaré M.Valls lors du Forum d'affaires algéro-français qui s'est tenu en marge de la troisième session du Comité interministériel de haut niveau (Cihn). Voulant écarter tout malentendu, le Premier ministre français a relevé «l'amitié indestructible» liant l'Algérie et la France et s'est dit «convaincu que ce qui a été initié par nos deux présidents est durable surmontant tous les petits problèmes que parfois on veut nous créer». Mieux encore, M.Valls dira: «Nous avons confiance dans les atouts de l'Algérie, dans son potentiel, dans la qualité de sa main-d'oeuvre et dans le fait qu'ensemble nous pouvons peser davantage, nous sommes là et nos entreprises sont là dans des secteurs aussi stratégiques que la santé, l'agroalimentaire ou les transports et dans des secteurs d'avenir comme le numérique.» Tout en rappelant que la France reste le premier investisseur hors hydrocarbures en Algérie et son deuxième partenaire commercial, M.Valls a déclaré que son pays voulait «rester le partenaire économique majeur de l'Algérie». Se référant au langage des chiffres, l'émissaire de François Hollande a rappelé que 6000 entreprises françaises font du commerce avec l'Algérie et environ 500 autres y sont installées. Il a déclaré, en outre, que le développement du partenariat d'exception liant les deux pays implique aussi d'offrir la possibilité aux entreprises algériennes de «trouver naturellement le chemin de la France». Par ailleurs et à l'instar des accords paraphés, plusieurs conventions ont été signées dans le secteur de la santé et qui portent sur le développement de la greffe d'organes et la gestion administrative. Une convention de coopération et d'échange dans le cadre de la sécurité routière, a été signée par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, et le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. Le président Bouteflika reçoit le Premier ministre français Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a reçu hier à Alger le Premier ministre français, Manuel Valls, en visite officielle de deux jours en Algérie. L'audience s'est déroulée en présence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, du ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, du ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, du ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, et du ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb. M.Valls avait auparavant coprésidé avec M.Sellal les travaux de la 3e session du Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français (Cihn) au cours de laquelle ils ont procédé à l'examen de l'état des relations bilatérales et des perspectives de leur développement. Cette session a été marquée par la signature de plusieurs accords institutionnels touchant divers domaines ainsi que des accords de partenariats à caractère économique.Les deux parties ont également échangé leurs points de vue sur des questions internationales et régionales d'intérêt commun..