L'affectation de trois anesthésistes-réanimateurs est une aubaine pour les centaines de patients qui attendent d'être opérés L'établissement public hospitalier de Bouira Mohamed Boudiaf tente avec les moyens de bord de répondre à une demande de plus en plus grande. De l'avis de tous, les personnels essayent de pallier toutes les doléances et subissent quelquefois ois l'ire des patients mécontents. Du côté des malades qui s'y rendent, l'accueil laisse à désirer. Entre ces deux avis, il y a une réalité qui n'est pas propre à cet établissement mais qui ronge la totalité du secteur. La cause des discordes est parfois due aux citoyens, dans d'autres cas elle relève du comportement de certains praticiens qui manquent de tac, même si au niveau du service des urgences, l'Etat a mis le paquet en allouant des sommes conséquentes aux différents projets de réhabilitation: un centre d'imagerie (150 MDA), un service d'urgence (165 MDA) qui commence à donner des signes d'épuisement, un bloc administratif: 100 MDA, les six blocs opératoires: 375 MDA, une opération de rééquipement (180 MDA et l'inscription d'une opération de réhabilitation du bloc médecine interne (150 MDA). Malgré cet effort financier, l'abondance des patients, le comportement incivil de quelques personnes... rendent la tâche difficile. A cet état de fait s'ajoute le manque de moyens lourds comme le scanner, l'échographie, la mammographie, les outils techniques pour certaines analyses...la situation est identique pour le département de chirurgie générale malgré la réalisation de six blocs opératoires haut de gamme. En plus d'avoir pensé à l'hygiène médicale, les concepteurs ont pris en compte dans leur aménagement des lieux un circuit du déplacement du malade depuis les services jusqu'à la salle d'opération. Des normes mondiales ont été retenues pour la circonstance. D'abord et concernant la sécurité, les deux principaux paramètres restent celui de l'hygiène médicale avec des normes ERP classe 4 exclusives à la santé pour garantir la sécurité des biens et des personnes et l'hygiène des surfaces et de l'air, la norme mondiale demeure celle des stations NSF 90-351. Pour le volet fluidité l'ensemble des unités fonctionnent à la manière d'une usine. Les six blocs sont intégrés dans un circuit qui comprend un grand couloir périphérique, deux SAS, deux circuits stériles et les six blocs endossés les uns contre les autres et une station de stérilisation centrale. L'affectation de trois anesthésistes-réanimateurs est une aubaine pour les centaines de patients qui attendent d'être opérés. Jusqu'à la semaine dernière, le département tournait avec trois réanimateurs qui se relayaient dans les blocs. L'arrivée de deux radiologues est aussi l'autre bonne nouvelle. L'établissement est doté d'un service complet d'imagerie médicale équipé d'un scanner depuis sept années, mais qui ne fonctionnait qu'occasionnellement. L'affectation de ces deux spécialistes évitera à ne pas douter des déplacements vers des cabinets privés ou d'autres structures publiques des wilayas limitrophes. Le service oncologie s'est renforcé avec la venue d'un troisième spécialiste, les médecins se chargeant déjà du suivi de 35 patients. Au plan wilaya, la population a appris avec amertume la décision d'annuler le projet d'un grand hôpital mère et enfant. Après plus de quatre années de tergiversations, et devant le non-lancement du projet, la nouvelle vient de tomber et le projet retiré suite à la chute des cours du pétrole mais aussi au retard accumulé après des appels infructueux. Le même verdict concerne aussi le centre de transfusion sanguine domicilié une fois à côté de la polyclinique Aboubakr Belkaïd puis délogé. D'autres structures non lancées encore, comme l'hôpital psychiatrique de Bouira, l'école des paramédicaux du chef-lieu de wlaya risquent de connaître le même sort si l'administration centrale du secteur ne daigne pas accélérer les procédures. Précisons qu'une instruction prise en haut lieu recommande l'annulation des projets non lancés. La nécessité d'inscrire un CHU reste d'actualité pour permettre à la population de Bouira de se soigner convenablement. Seul un CHU mettra un terme aux souffrances des malades et aux peines des personnels de la santé qui essayent au quotidien de répondre aux demandes diverses.