“C'est un véritable parcours du combattant”, affirme M. Idriss Yalaoui, président de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal) en évoquant hier les obstacles administratifs qui font que, aujourd'hui, exporter relève de l'exploit. L'invité du forum du quotidien El Moudjahid affirme pourtant qu'en matière d'offres, les potentialités à l'export existent et elles sont nombreuses. M. Yalaoui est convaincu que le volume des exportations hors hydrocarbures pourrait atteindre les 2 milliards de dollars cette année. Il serait de 3 milliards de dollars l'année prochaine. Pour rappel, le gouvernement avait déjà évoqué en 1998 l'objectif de 2 milliards de dollars d'exportations hors hydrocarbures à réaliser à l'horizon 2000. Nous sommes en 2005, ce montant n'a jamais été réalisé. En matière d'exportations hors hydrocarbures, l'année 2004 pourrait être considérée comme une année exceptionnelle. Le niveau, est de 762 millions de dollars. Les exportations hors hydrocarbures demeurent tout de même marginales. Elles ne représentent que 3% des exportations globales, dominées par les hydrocarbures. Force est de reconnaître, à l'analyse, que les conditions qui devaient être créées pour permettre aux entreprises d'enclencher des dynamiques nouvelles à l'exportation ne sont toujours pas réunies. Pourtant, il est clair que le choix opéré par les autorités publiques en faveur d'une économie et d'un commerce ouverts ne peuvent être viables que si une dynamique d'ouverture de nouveaux marchés à l'étranger pour les produits de fabrication locale était sérieusement engagée sur le terrain. Le président de l'Association nationale des exportateurs algériens explique cette faiblesse par les nombreuses contraintes qui entravent les entreprises exportatrices. Diagnostiqués en collaboration avec la SFI, le bras financier de la Banque mondiale, ces obstacles ont trait à la bureaucratie, à l'insuffisance de formation chez beaucoup de responsables de petite et moyenne entreprises et enfin à la modicité de l'aide à l'exportation qui, selon M. Yalaoui, ne représente qu'un dixième de l'aide consacrée par les pays développés à leurs exportateurs. Elles ont pour source l'absence d'une véritable stratégie de promotion des exportations hors hydrocarbures, ce qui a pour corollaire les défaillances du dispositif du soutien : les mesures qui le constituent ne sont, bien souvent, que partiellement mises en œuvre ou bien font l'objet de procédures bureaucratiques trop longues, trop lourdes qui en limitent sensiblement les effets et, enfin, l'insuffisance au niveau des organismes d'appui et ceux offerts aux exportateurs, comme la Cagex. Concernant le Fonds spécial de soutien des exportations, M. Yalaoui affirme que sur un certain nombre de rubriques, seules deux ont été mises en œuvre, le transport et les foires. Pour la Cagex, les exportateurs affirment ne pas recourir à ses services. M. Yalaoui demande même que cet organisme d'assurance, qui devrait jouer le rôle de la “Coface algérienne”, “se réforme et se redéploie”. Ce qui a fait sortir de sa réserve le responsable de la Cagex et provoqué une certaine polémique. Le responsable de la Cagex soutient que l'institution qu'il gère offre tous les produits dont pourrait avoir besoin l'opérateur exportateur. Le président de l'Association nationale des exportateurs algériens avance le chiffre de 800 exportateurs contre 40 000 importateurs. Une centaine d'exportateurs seulement sont, pour le moment, membres de l'Anexal. Sur les 800 exportateurs, 25 sont “de gros exportateurs”. L'Anexal a recensé 70 pays vers lesquels ces opérateurs exportent. M. R.