Mohamed Djemai, dans l'oeil du cyclone Les rédacteurs du communiqué accusent ouvertement Mohamed Djemai d'avoir falsifié les signatures des députés. C'est du tac au tac. Les communiqués tombent en cascade au FLN. Les députés du parti majoritaire se livrent une bataille par presse interposée en interpellant directement la première institution du pays, à savoir la Présidence. Au lendemain de la réunion du groupe parlementaire, les adversaires de Djemai ont riposté. Dans un communiqué rendu public, hier, près d'une centaine de parlementaires opposés au chef du groupe parlementaire ont exprimé leur soutien au ministre chargé des Relations avec le Parlement tout en dénonçant les menaces faites par le groupe parlementaire. «Nous dénonçons l'attaque contre un membre du gouvernement qu'on accuse d'être derrière la cabale menée contre Mohamed Djemai», lit-on dans le communiqué. Ces derniers se démarquent de tout ce qui a été rapporté par le groupe et assurent que leur action est indépendante. «Nous n'avons eu aucune instruction de la part du ministre chargé des Relations avec le Parlement, Tahar Khaoua», a assuré l'ex-vice-président, Mouad Bouchareb. Rencontré hier à l'APN ce dernier a expliqué que leur action intervient après un constat fait sur le laisser- aller et l'absence totale du chef de groupe parlementaire au sein de cette structure. M.Mouad a fait savoir que les députés ont adressé une lettre au président de la République pour exprimer leur ras-le-bol sur la situation du groupe parlementaire et la mise à l'écart des cadres compétents. Les rédacteurs du communiqué accusent ouvertement Mohamed Djemai d'avoir falsifié les signatures des députés. «C'est faux! le chiffre avancé par Djemai n'est pas fondé», a affirmé Amel Deroua ex-vice-présidente de l'APN. Notre interlocutrice souligne que la salle peut contenir au maximum cinquante personnes. Les députés ont également déploré la méthode de sélection des élus appliquée par le groupe parlementaire. «M.Djemai a fait appel à ses fidèles», a-t-elle soutenu. Selon elle, le chef du groupe parlementaire a invité les responsables des structures sans même préciser l'ordre du jour. Pris de panique et vu le mouvement qui le cible, le chef du groupe parlementaire a réuni en urgence mardi dernier les députés pour lui apporter une motion de soutien et s'attaquer au ministre chargé des Relations avec le Parlement. Dans un communiqué rendu public le même jour, le groupe parlementaire a dénoncé les agissements du ministre en l'accusant de vouloir créer la zizanie et la fitna au sein du carré des députés du parti. Ces derniers ont même décidé de saisir officiellement le Premier ministre pour mettre un terme aux manoeuvres de Khaoua. «Nous tenons à attirer l'attention des autorités, à leur tête Abdelmalek Sellal, sur le comportement de certaines personnes qui refusent de travailler dans le calme et la sérénité (...). Nous leur demandons de mettre fin aux agissements du ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement visant à semer le trouble dans le groupe parlementaire du parti», lit-on dans le communiqué. Ce n'est pas tout. Ces derniers ont même appelé la direction du parti à prendre des mesures contre ces personnes selon les dispositions du règlement intérieur. Il y a lieu de rappeler qu'entre le secrétaire général du parti et son ministre chargé des Relations avec le Parlement le courant ne passe plus. Les deux hommes font des déclarations diamétralement opposées. Le ministre chargé des Relations avec le Parlement s'est démarqué des positions de la direction du FLN sur deux questions principales, à savoir la nomination d'un Premier ministre issu de la majorité, et l'amendement de l'article 51 de la Constitution qui exclut les binationaux des postes de responsabilité au sein de l'Etat. Depuis, les deux hommes se livrent une bataille féroce dans les coulisses. Avec l'implication des députés de part et d'autre, le conflit risque sérieusement de prendre des tournures. Par ailleurs et en vue de contrecarrer tout, action le visant, le secrétaire général du parti a convoqué les mouhafedhs à une réunion ce samedi. «Amar Saâdani a demandé aux mouhafedhs de venir avec leur cachet à la main pour lui apporter leur soutien», a affirmé M.Mouad Bouchareb.