L'Etat consent un effort soutenu pour venir en aide aux démunis. L'administration suivra-t-elle? Le rétablissement de la confiance du citoyen est en jeu. D'importantes mesures sociales ont été prises par le Président de la République en direction des couches défavorisées de la société. C'est ainsi que l'allocation de scolarité, octroyée l'année précédente, aux élèves issus de milieux pauvres, sera reconduite, cette année, avec en sus une augmentation substantielle de l'enveloppe financière destinée à cet effet. Celle-ci passera de 4,25 milliards de dinars pour l'année 2000-2001, à 6 milliards pour la rentrée scolaire en cours. L'allocation touchera 3 millions d'enfants. En outre, il est aussi question d'augmenter le nombre de cantines scolaires, qui passera de 6000 à 6900 et concernera 1,4 million d'élèves, dont 400.000 profiteront d'une bourse en 2002, un chiffre en hausse de 60.000 élèves. Le Président de la République n'a pas manqué, lors du dernier Conseil des ministres, d'insister sur l'importance des délais d'octroi des allocations, ainsi que sur la transparence et l'équité dans l'élaboration des listes des bénéficiaires. Les observateurs avaient, en effet, constaté beaucoup d'irrégularités lors de l'opération de l'an dernier, de sorte que les aides n'ont pas toujours atterri dans les poches de ceux qui en avaient réellement besoin. Pour cette année, les mesures sociales constituent un véritable test pour une administration qui aspire à se rapprocher du citoyen. En effet, si les aides consenties par l'Etat parviennent à qui de droit, ce sera le début du rétablissement d'une confiance, très sérieusement ébranlée, entre le citoyen et son administration. D'où l'importance capitale des mesures décidées par le chef de l'Etat, à la veille d'une rentrée sociale où les ingrédients d'une explosion sont réunis, au vu des nombreuses protestations qui ont eu lieu, dans plusieurs communes du pays. Les augmentations constatées des enveloppes financières renseignent sur la volonté de l'Etat de redistribuer les richesses additionnelles consécutives à la hausse du prix du pétrole. En outre, cet effort budgétaire supplémentaire démontre le souci des pouvoirs publics de négocier au mieux une rentrée sociale aux allures inquiétantes. Il va de soi que les citoyens, concernés par l'allocation de scolarité, seront les premiers à apprécier l'efficacité des rouages de l'administration. L'an dernier, le constat n'était guère reluisant.