Ouyahia souhaite la stabilité de sa famille politique Le RND s'accroche à l'idée de constituer un pôle de coalition présidentielle. C'est un Ouyahia réconforté qui a été élu pour présider aux destinées de son congrès extraordinaire avant d'être réélu, sans surprise, avec un score très élevé à la tête du RND. Le secrétaire général par intérim a battu à plate couture celui qui a été présenté comme un «lièvre» dans cette compétition ouverte pour la première fois à d'autres candidats permettant au RND de se distinguer de son rival le FLN. Le directeur de cabinet de la présidence de la République, a déjà les yeux rivés sur les prochaines échéances. «Le RND est enfin arrivé à la tenue de ce congrès extraordinaire, un événement qui a suscité beaucoup de commentaires, un événement qui nous permettra (...) de jeter un regard sur l'avenir du parti», a-t-il annoncé dans son allocution prononcée à cette occasion. Le RND et la majorité présidentielle A ce propos, le nouveau patron du RND s'accroche à sa proposition formulée dès son retour sur l'échiquier politique: «J'espère que ma formation politique pourra développer un effort avec les autres partis de la majorité présidentielle», a-t-il souhaité. S'agit-il d'un voeu creux, sachant pertinemment que cette offre recyclée n'a aucune chance d'aboutir, étant donné le rejet catégorique et clair que lui impose le FLN? Grâce à la réussite de son congrès, «le RND, va retrouver sa pleine stabilité pour libérer toutes ses énergies au service de ses engagements et de ses objectifs politiques», pense Ouyahia. Tout en balisant son offre de lignes rouges, Ahmed Ouyahia qui a refusé d'adhérer à l'Initiative de Saâdani, encore moins à celle du FFS, formule un autre souhait: «J'espère aussi que notre Rassemblement sera ouvert au dialogue avec les partis de l'opposition autour de tout projet ou initiative respectueuse de la Constitution et des institutions du pays.» A l'évidence, l'offre d'Ouyahia n'est pas à la mesure de son constat alarmiste sur les plans économique et sécuritaire. «L'Algérie a perdu 70% de ses revenus extérieurs», réitère-t-il. Cette conjoncture exige «l'union sacrée», fait-il savoir. «L'Algérie subit l'impact sévère de la crise du marché mondial du pétrole, avec les contraintes que cela fait peser sur le développement économique et social du pays», a-t-il rappelé dans ce contexte. En faisant allusion au MAK, il fait remarquer que «des tentatives de porter atteinte à l'unité nationale se manifestent de plus en plus, à travers un groupuscule local dont les connexions extérieures viennent d'être confirmées par le sinistre Bernard-Henri Lévy qui a été à l'origine de la destruction d'un pays frère et voisin». Sur le plan sécuritaire, il notera «la gravité de la situation prévalant dans notre voisinage et dont l'une des conséquences se manifeste à travers des tentatives criminelles d'introduire des quantités énormes d'armements qui ont été interceptées grâce à la vigilance de notre Armée nationale populaire». Bouteflika, le FCE et l'Ugta pour toujours En termes de positionnement politique, il a réitéré son soutien inconditionnel au président de la République, son appui à l'armée, à l'Ugta et au FCE. «Le Rassemblement demeurera sans aucun doute, fidèle à son soutien au président Abdelaziz Bouteflika, et sera aussi un appui loyal au gouvernement.» «Les chefs d'entreprise dont nous saluons la présence du président de leur forum et de certains parmi eux, nous trouveront toujours à leurs côtés pour faire progresser les mentalités sur l'économie de marché...», affirme-t-il. Après ce congrès extraordinaire, la place et le rôle de notre Rassemblement sera: «En premier lieu, au plan organique, c'est mon espoir que notre famille politique retrouvera sa pleine stabilité, secundo le Rassemblement demeurera sans aucun doute, fidèle à son soutien au président Abdelaziz Bouteflika et sera aussi un appui loyal au gouvernement. En troisième lieu, (...), c'est mon espoir que notre famille politique demeurera éloignée du populisme et du dogmatisme paralysant. La stabilité du parti, selon Ahmed Ouyahia, accusé de vouloir transformer son congrès extraordinaire en congrès ordinaire «se consolidera, je l'espère aussi, (...) grâce au primat de la majorité, et grâce au bannissement définitif de toute dictature de la minorité». Le congrès extraordinaire du parti a mis hier un terme au mandat du Conseil national avant l'heure. Il a élu une nouvelle composante du conseil national du parti. Les frondeurs du RND n'ont pas apprécié le renouvellement de la composante de cette instance du parti et ont menacé de saisir le Conseil d'Etat. Les redresseurs ont affiché dés le début de leur action le refus d'être exclus des instances du parti. Hormis Amar Ghoul et Sahli, d'autres premiers responsables de partis politiques proches du pouvoir, notamment le FLN, se sont contentés d'une présence symbolique. Invité à ce congrès, le siège réservé au FFS est resté vide. Les ambassadeurs palestinien et sahraoui étaient également présents à la cérémonie d'ouverture.